De notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
David Cameron et Nigel Farage avaient beau ne pas s'affronter directement, ils se sont retrouvés face à un adversaire redoutable : les électeurs britanniques présents sur le plateau qui ne leur ont fait aucune concession et notamment sur l'immigration. Premier en piste, le chef du parti europhobe Ukip n'a pas tardé à être accusé d'être raciste et d'alimenter la peur de l'étranger. Une hostilité qui a conduit Nigel Farage à brandir son passeport: « Ceci est, devrait être, un passeport britannique, mais il y a marqué : Union Européenne. Pour que ce pays soit plus sûr, nous devons de nouveau avoir des passeports britanniques pour contrôler tous les étrangers qui arrivent. Ce projet ne fonctionne pas ! »
A son tour sur le gril, David Cameron s'est vu lui reprocher d'avoir échoué à obtenir un accord pour limiter le flot de travailleurs européens. Mais le Premier ministre a, à chaque fois, botté en touche : « Le plus grand risque c'est de sortir de l'UE, sortir du marché unique. Or, nous devons être à l'intérieur de cette organisation et nous battre pour nos intérêts et nos emplois. Partir c'est renoncer, et nous ne sommes pas comme ça.»
Aucun des deux politiciens n'est ressorti indemne de cette confrontation et la frustration du public montre que les Britanniques sont loin d'être convaincus par les deux camps à deux semaines seulement du référendum.
→ (RE)ECOUTER Grande-Bretagne, Brexit or not Brexit ?, un débat animé par Daniel Desesquelle.