La nouvelle est historique et qualifiée comme telle par de très nombreux journaux outre-Atlantique aujourd'hui : selon certains médias américains, Hillary Clinton a atteint la majorité absolue de 2 383 délégués nécessaire pour l'investiture, en comptant les délégués remportés lors des primaires ainsi que les « super délégués », ces élus du parti disposant du droit de vote à la Convention de Philadelphie, du 25 au 28 juillet.
« Hillary Clinton fait depuis si longtemps partie de notre conscience collective qu'on oublierait presque à quel point elle a fait bouger les lignes », se félicite un Washington Post admiratif. « Non seulement parce qu'elle devient la première femme à représenter l'un de nos deux grands partis à l'élection présidentielle. Mais aussi parce que Hillary a été l'avatar d'une manière différente de penser sur les femmes et sur ce qu'elles sont capables de faire ».
« L'annonce a été historique, mais ni la favorite ni son rival Bernie Sanders n'ont semblé lui prêter beaucoup d'attention », constate le Los Angeles Times. « Et ceci pour une raison évidente : aucun des deux candidats ne voudrait que les électeurs aient l'impression que les jeux sont faits et qu'ils peuvent rester à la maison au lieu d'aller voter pour les primaires et surtout celle de Californie ».
« Si vous êtes un visiteur venu de Mars - ou même de la côte Est - vous pourriez avoir l'impression que l'enjeu de la primaire de Californie est crucial pour savoir qui de Hillary ou de Bernie décrochera la nomination des démocrates », ironise le Omaha Word Herald qui poursuit : « En fait, l'enjeu n'est pas si crucial que cela. Mais force est de constater que le résultat d'aujourd'hui donnera le ton pour les sept semaines à venir jusqu'à la Convention en juillet ».
Parce que si Bernie Sanders gagne en Californie il pense pouvoir convaincre certains des « super délégués » d'abandonner Hillary Clinton et de voter pour lui. Le sénateur du Vermont et les « Bernistas », c'est ainsi qu'on appelle ses sympathisants, « sont probablement en mission kamikaze de la dernière chance », constate le Seattle Times. « Et peu leur importe que les chiffres soient contre eux et qu'ils s'enfoncent dans une aventure casse-cou ».
L'éditorialiste du Boston Herald pense, lui, que Bernie Sanders a raison de persévérer : « La course en Californie est serrée. Et si la rock star politique gagne cette primaire, il lui faudra ignorer toutes les pressions qui pèsent sur lui et qui voudraient qu'il s'allie à Hillary Clinton. Car si Bernie Sanders gagne en Californie, il obtient bien plus que les délégués en jeu. Il obtient un mandat moral pour aller livrer bataille à la Convention démocrate et défier la favorite ».
Premier tour de l’élection présidentielle annulée en Haïti
En Haïti, le Conseil électoral provisoire a publié hier le nouveau calendrier électoral. Le Miami Herald relève une fois de plus les difficultés à venir pour financer la reprise à zéro de l'élection présidentielle. « Des 100 millions de dollars mis à disposition d'Haïti pour organiser les élections de 2015, seuls 8,2 millions restent dans les caisses des autorités haïtiennes. Ni le président Privert ni les neuf membres du Conseil électoral provisoire ne se sont prononcés sur le coût de la réorganisation du premier tour de la présidentielle », écrit le Miami Herald qui conclut avec cette réaction de Pierre Espérance, défenseur des droits de l'homme en Haïti : « La démocratie ne devrait pas avoir de prix ».
Beaucoup d'interrogations toujours sur la prolongation du mandat du président par intérim aussi. Un mandat qui devait se terminer le 14 juin. « L'imperturbable Privert », s'exclame Le National. « Sûr de ses forces, l'homme des Nippes avance. Qui pis est, le chef de l'État se voit même en poste jusqu'au 7 février 2017. Et ce ne sont vraisemblablement pas les opérations "Manje Privè" orchestrées par les bases du PHTK, le parti de l'ancien président Michel Martelly, et alliés qui vont changer la donne », estime le quotidien.
Le Nouvelliste ne cache pas son inquiétude : « Les acteurs ont-ils tiré toutes les leçons de cette crise ? Par exemple, la leçon de savoir bien gérer nos ressources financières ; la leçon d’apprendre à punir les fraudeurs ; la leçon de savoir accepter la défaite ; la leçon d’apprendre à respecter les règles du jeu ; la leçon de savoir organiser des élections en toute transparence. Ce serait un pas. Un grand pas dans ce long processus d’apprentissage démocratique si de notre année électorale perdue nous apprenions comment ne pas en perdre une autre ».
Toujours pas de nom du nouveau président au Pérou
Au Pérou on ne connaît toujours pas le nom du futur président. D'après les derniers résultats partiels, Pedro Pablo Kuczynski est toujours en tête. Mais seul 0,30 point le sépare de Keiko Fujimori, fille de l'ancien dictateur Alberto Fujimori. « Voici peut-être le possible successeur d'Ollanta Humala », s'avance quand même Diario Correo : « Pedro Pablo Kuczynski, économiste réputé de 77 ans, bien que le dernier mot revienne à l'Institution nationale des processus électoraux. Ce résultat, s'il se confirme, démontre encore une fois l'imprévisibilité des électeurs péruviens », estime l'éditorialiste. « Ce qu'attendent maintenant les Péruviens, c'est que le nouveau président arrive à s'arranger avec la majorité fujimoriste au Parlement afin de lancer le Pérou sur la voie du développement ».