Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Des élections locales se tiennent ce dimanche 5 juin dans quatorze Etats du Mexique. Dans douze d’entre eux, les électeurs sont appelés à renouveler leurs gouverneurs, en plus d’élire leurs députés et leurs maires. Derniers scrutins avant la prochaine présidentielle prévue dans deux ans, ils vont constituer un baromètre au niveau national, permettant de savoir comment vont se positionner les principaux partis sur l’échiquier politique.
« Près de 39% de l’ensemble des électeurs mexicains vont se rendre aux urnes pour élire 12 des 31 gouverneurs d’Etats, ainsi que pour permettre la création d’une assemblée constituante qui aura en charge la rédaction de la première constitution pour la ville de Mexico puisque celle-ci va désormais devenir autonome. Tout cela doit nous permettre de mieux comprendre la distribution du pouvoir au Mexique, présente le politologue mexicain Hugo Gonyi. Les résultats des trois grands partis nous permettront d’anticiper les forces et les appuis dont bénéficieront ces formations en 2018. »
Pour le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) l’enjeu est de taille. La formation espère pouvoir conforter sa position en vue de la présidentielle de 2018. Pour ce faire, le parti du président Pena Nieto va chercher à s’assurer un nombre maximum de gouverneurs. Son objectif est de conserver en tout cas les neuf Etats qu’il dirige actuellement sur les douze qui sont en jeu.
Campagnes de caniveau et narcotrafiquants
Mais rien n’est joué d’avance. Car dans plusieurs Etats, le scrutin s’annonce très serré. En raison notamment de campagnes électorales dominées par le dénigrement et les coups bas entre adversaires des différents bords politiques. Les candidats ont tout mis en œuvre pour gagner des voix, mais sans jamais faire de propositions constructives.
C’est dans ce contexte que va se dérouler la journée électorale de ce dimanche, où les autorités n’écartent pas des problèmes dans certains Etats comme Veracruz, Zacatecas ou Tamaulipas. Là où les narcotrafiquants se sont infiltrés dans les campagnes électorales, n’hésitant pas à faire pression sur les personnalités politiques. En plus, ces derniers jours, un regain de violence a été enregistré dans certaines zones, où le déroulement des élections pourrait être perturbé.