Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Le cas Andrea Constant fut le révélateur de « l’affaire Cosby ». En 2004, cette jeune femme porte plainte contre l’acteur, affirmant avoir été violée, sans toutefois obtenir de procès. Mais Andrea Constant n’abandonne pas pour autant.
Grâce à sa déposition de 2005, et à celle de Bill Cosby reconnaissant un comportement déplacé, mais pas de viol, Andréa Constant réussit à persuader le procureur Steele de rouvrir le dossier juste avant la prescription des faits. Ce dernier avait hier la responsabilité de convaincre le juge de poursuivre Bill Cosby au pénal. « Toutes les charges ont été retenues. Nous devions montrer qu’un crime a été commis et que l’accusé est lié à ce crime, explique le procureur Steele. Nous l’avons fait, grâce au témoignage de la victime et aux déclarations de l’accusé. »
Si Bill Cosby était une icône, les 50 accusations de viol l’ont fait tomber sans ménagement de son piédestal. Même sans condamnation au pénal, l’humoriste préféré des Américains a perdu sa réputation, et une fortune en avocats et en dommages et intérêts
Le procureur souhaite pouvoir faire témoigner toutes les femmes qui accusent Bill Cosby lors de cet unique procès. Si le juge l’accepte, il espère ainsi prouver la préméditation et la répétition des crimes. Des faits qui peuvent conduire pour longtemps la star déchue en prison.