De notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
La coalition d'opposition vénézuélienne Table de l'unité démocratique (MUD) veut un référendum révocatoire contre le président Maduro. Un processus qui en est à sa première étape, puisque la MUD a déposé la semaine dernière ses premières fiches de signatures au Conseil national électoral (CNE).
Mais face à des délais qui tardent selon les membres de la coalition, ces derniers ont manifesté à Caracas pour exiger du CNE la validation des signatures nécessaires au lancement de la procédure. Problème : après l'enthousiasme des Vénézuéliens au moment de signer pour un référendum révocatoire il y a deux semaines, ils étaient bien moins nombreux à manifester mercredi.
Avec son bandeau sur la tête « Référendum maintenant », Nelson accuse le Conseil national électoral de tout faire pour retarder le processus : « Ils cherchent des excuses. Nous leur avons remis les signatures et ils vont mettre un mois à les vérifier. Tout ça n'a qu'un but : empêcher un référendum révocatoire cette année, et peut-être même l'année prochaine également. Mais pour moi, c'est sûr : dès que le référendum aura lieu, Nicolas Maduro va le perdre. »
Aux abords de Plaza Venezuela, des forces de l'ordre ont empêché les manifestants d'aller plus loin. En tête de cortège, Henrique Capriles, candidat de l'opposition pendant la dernière élection présidentielle, a reçu du gaz lacrymogène. Et de l'autre côté de la ville, de leur côté, les chavistes ont pour leur part marché jusqu'au palais présidentiel.
Parmi eux, avec son t-shirt « Je suis Chavez », Alexander explique l'importance d'être présent : « Nous sommes toujours dans la rue. Aujourd'hui, l'année prochaine. Cela fait 17 ans que nous sommes dans la rue. Et nous sommes prêts à affronter n'importe quelle bataille. L'opposition cherche à générer le chaos dans le pays. Ils ne sont d'accord sur rien : la seule chose qui les rassemble en ce moment, c'est la haine de l'héritage d'Hugo Chavez. »
Le Conseil national électoral débutera ce jeudi 12 mai 2016 un processus de numérisation des fiches de signatures. Selon lui, sur un total de 200 197 fiches, 21 560 sont incomplètes.
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