Venezuela: des manifestations, dans l'opposition comme chez les chavistes

D'un côté, la coalition de l'opposition revendiquant l'organisation d'un référendum révocatoire contre Nicolas Maduro. De l'autre, les chavistes. Mercredi 11 mai 2016, le parti du président a appelé ses troupes à se mobiliser pour défendre la grande « mission logement Venezuela », l'un des programmes sociaux de la révolution. Résultat : deux manifestations antagonistes ont eu lieu dans la capitale du pays.

De notre correspondant à Caracas,  Julien Gonzalez

La coalition d'opposition vénézuélienne Table de l'unité démocratique (MUD) veut un référendum révocatoire contre le président Maduro. Un processus qui en est à sa première étape, puisque la MUD a déposé la semaine dernière ses premières fiches de signatures au Conseil national électoral (CNE).

Mais face à des délais qui tardent selon les membres de la coalition, ces derniers ont manifesté à Caracas pour exiger du CNE la validation des signatures nécessaires au lancement de la procédure. Problème : après l'enthousiasme des Vénézuéliens au moment de signer pour un référendum révocatoire il y a deux semaines, ils étaient bien moins nombreux à manifester mercredi.

Avec son bandeau sur la tête « Référendum maintenant », Nelson accuse le Conseil national électoral de tout faire pour retarder le processus : « Ils cherchent des excuses. Nous leur avons remis les signatures et ils vont mettre un mois à les vérifier. Tout ça n'a qu'un but : empêcher un référendum révocatoire cette année, et peut-être même l'année prochaine également. Mais pour moi, c'est sûr : dès que le référendum aura lieu, Nicolas Maduro va le perdre. »

Aux abords de Plaza Venezuela, des forces de l'ordre ont empêché les manifestants d'aller plus loin. En tête de cortège, Henrique Capriles, candidat de l'opposition pendant la dernière élection présidentielle, a reçu du gaz lacrymogène. Et de l'autre côté de la ville, de leur côté, les chavistes ont pour leur part marché jusqu'au palais présidentiel.

Parmi eux, avec son t-shirt « Je suis Chavez », Alexander explique l'importance d'être présent : « Nous sommes toujours dans la rue. Aujourd'hui, l'année prochaine. Cela fait 17 ans que nous sommes dans la rue. Et nous sommes prêts à affronter n'importe quelle bataille. L'opposition cherche à générer le chaos dans le pays. Ils ne sont d'accord sur rien : la seule chose qui les rassemble en ce moment, c'est la haine de l'héritage d'Hugo Chavez. »

Le Conseil national électoral débutera ce jeudi 12 mai 2016 un processus de numérisation des fiches de signatures. Selon lui, sur un total de 200 197 fiches, 21 560 sont incomplètes.

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