Avec notre envoyé spécial à Pedernales, Eric Samson
A Pedernales, la nuit noire a fortement ralenti les travaux de recherche de survivants. Sandro Arteaga pourtant ne veut pas renoncer.
« On a entendu cinq à six voix dans les gravats, dit-il. C’est pour cela que les secouristes essaient de voir comment les sortir en vie mais sans faire tomber l’immeuble qui est très endommagé. Derrière, il y a un espace de 2m50 dans lequel on espère trouver les survivants. »
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La grand place de Pedernales n’est plus qu’un champ de ruines. La mairie elle-même est encore debout mais très endommagée tout comme l’église. Une seule petite maison de bois est intacte. Partout ailleurs, le spectacle est déprimant, mais pas assez pour décourager Segundo García.
« En face de la mairie, dans la pharmacie Sana Sana, mes camarades ont sorti un survivant, raconte-t-il. Là ils ont appelé pour dire qu’ils entendaient d’autres appels à l’aide. Il faut les trouver pour les amener au centre de soins. »
150 disparus
Selon le ministre de l’Intérieur et le maire de Pedernales, 60 % des édifices de la ville ont été détruits ou sévèrement endommagés. 90 % des hôtels ne sont plus debout et les rares qui le sont encore sont sévèrement touchés. Des centaines de secouristes sont toujours à la recherche d’au moins 150 disparus, mais le temps presse.
Dans les décombres de la cité, il y a eu des moments de joie avec la récupération de personnes ensevelies, dont une femme et son bébé. Tout près de la mairie, les sauveteurs recherchent des enfants dans les ruines d’un immeuble ainsi que dans une maison du centre-ville.
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Pour le moment, 38 morts ont été dénombrés dans la ville mais le bilan est provisoire. Les autorités ont d’ailleurs fait venir une quinzaine d’experts de la police scientifique pour identifier les corps, prendre des empreintes digitales et génétiques avant de les enterrer pour éviter tout risque d’épidémie.
Toutes les unités de sauveteurs sont basées dans le stade de football de la ville qui a été divisée en cinq secteurs pour faciliter les recherches. C’est dans ce stade que les blessés sont soignés sous des tentes par des dizaines de docteurs et d’infirmières sur des petits matelas à même le sol. Le stade sert aussi à concentrer l’eau potable et les vivres dont les survivants ont désespérément besoin. Il n’y a toujours pas d’eau potable ni d’énergie électrique dans le canton et la connexion internet va et vient.