Cette levée d'argent sur les marchés servira à finaliser l’accord conclu avec les derniers créanciers de l'Argentine. Le président Mauricio Macri veut en effet solder la dette avec les fonds spéculatifs. Depuis quinze ans, un contentieux oppose Buenos Aires à plusieurs « fonds vautours » détenteurs de sa dette achetée à prix cassés, après le défaut de paiement du pays en 2001.
Pour mettre fin à ce conflit et solder les comptes, le gouvernement argentin a donc accepté un règlement avec ces fonds : un paiement sur plusieurs années, avec une décote de près de 25 % sur les sommes qu’il doit payer. C’est un lourd tribut, mais c’est le prix à payer pour revenir sur les marchés financiers et attirer de nouveaux investisseurs.
Inquiétude des Argentins
La question est désormais de savoir à quel taux d'intérêt l'Argentine pourra emprunter sur les marchés financiers. Alors que les pays sud-américains empruntent entre 3 et 4 %, les banques ne devraient pas accorder à Buenos Aires des taux aussi bas.
D’où l’inquiétude de l'opinion publique, qui redoute que l’Etat retombe dans ses travers habituels. L'endettement a en effet conduit l'Argentine à la crise de 2001. Cette levée de fonds sur les marchés sera suivie d'ajustements douloureux pour les Argentins, qui souffrent déjà d'une inflation annuelle de 30 % pesant sur leur pouvoir d'achat.
Réformes
Dans la foulée, le gouvernement argentin a annoncé une série de mesures sociales pour les retraités et les foyers les plus touchés par l'inflation. Les prix ont bondi de 12 % au premier trimestre.
Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2015, le nouveau président de centre droit Mauricio Macri a engagé de nombreuses réformes pour éliminer les mesures protectionnistes mises en places de 2003 à 2015, par les ex-présidents, les époux Nestor et Christina Kirchner.
Mauricio Macri a notamment décidé de couper des subventions dans les services publics et d’augmenter de 100 à 500 % les tarifs des transports, de l’électricité, de l’eau et du gaz. Une politique d’austérité qui a entrainé des milliers de licenciements dans le secteur public. Selon les dernières prévisions, la pauvreté touche désormais près de 14 millions d’Argentins, soit un tiers de la population.