Avec notre correspondant au Brésil, Martin Bernard
C’est un week-end de tous les dangers pour Dilma Rousseff. Mais à la veille du scrutin, il semble que la présidente brésilienne ait décidé de ne pas rester les bras croisés, elle cherche à reprendre la main par tous les moyens.
Il y a quand même quelques épisodes curieux : la politique devait s’adresser à la nation lors d’une allocution télévisée ce vendredi 15 avril, mais la justice s’y est opposée, estimant que cela ne serait pas adéquat dans le contexte politique actuel. Finalement, le discours de Dilma Rousseff doit être diffusé sur internet.
Lula évoque le piège de la destitution
De son côté, l’ancien président Lula est de nouveau intervenu, lui aussi via internet, pour exhorter la population et les parlementaires à ne pas tomber dans le piège de la destitution. Comme argument, il a évoqué le chant des sirènes.
Autre curiosité : les pressions de toutes sortes exercées sur les députés avant le vote de dimanche. Des accords par exemple sur la propriété de la terre ont été réalisés, permettant de glaner quelques voies.
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Les pronostics des experts sur le vote à l’Assemblée nationale vont bon train : pour l’instant, la balance penche en faveur des partisans de la destitution. Mais les partisans doivent rassembler deux tiers des suffrages exprimés des députés, ce qui demande une forte mobilisation.
De l’autre côté, tous les journaux font leur propre enquête au Brésil. D’après leurs estimations, il semblerait même que Dilma Rousseff ait comblé une partie de son retard.
Rappelons que si l’opposition recueille 342 voix, la procédure de destitution se poursuit au Sénat, dans le cas contraire, Dilma Rousseff reste présidente.