De notre correspondante à Buenos Aires,
Mauricio Macri est un habitué des réseaux sociaux. Il a mené une grande partie de sa campagne électorale via Facebook, où il compte près de 4 millions de fans. A titre comparatif, François Hollande en a 800 000. Le président argentin annonce des projets de lois et publie des vidéos officielles sur son compte Facebook. Il utilise aussi régulièrement Twitter, comme bon nombre de personnalités politiques. Mais Snapchat, est une application destinée à un public très jeune : 70% des utilisateurs ont moins de 35 ans. Le design est très coloré, quasi enfantin. On y partage des photos et vidéos qu'on ne peut lire qu'une fois avant qu'elles s'effacent.
Mauricio Macri a inauguré son compte Snapchat lors de la venue de Barack Obama en Argentine, fin mars. On découvrait ainsi les coulisses de la visite du président américain. Des vidéos qui ont été vues plus de 500 000 fois en 24h. Depuis, Mauricio Macri, ou plutôt son équipe de 40 jeunes communicants, partagent tous les jours sur Snapchat des petites brèves de vie quotidienne du président : une interview à une grande chaine de télévision, une visite d'usine, etc. L'objectif est de casser son image de fils d'entrepreneur riche et inatteignable. Mauricio Macri se donne ainsi l'air d'un président abordable et en phase avec son temps.
La Première dame argentine n'est pas en reste
Juliana Awada, l'épouse de Mauricio Macri, joue aussi à fond la carte réseaux sociaux. Elle a près de 500 000 abonnés sur Instagram, l'application de partage de photos. La premiere dame argentine n'hésite pas à mettre en scène sa vie de couple et sa famille : elle a récemment posté une photo de leur fille de 4 ans en train de chercher les oeufs de Pâques. Peu de temps auparavant, on avait eu droit au selfie avec Michelle Obama. Toujours souriante et tirée à quatre épingles, Juliana Awada renvoie ainsi une image de Première dame glamour, formant avec Mauricio Macri le couple parfait.
Une stratégie de communication qui commence à agacer
Cette surexposition du couple présidentiel sur les réseaux sociaux n'est pas du goût de tout le monde. Certains dénoncent une façade dorée qui permet de se détourner des vrais problèmes. Il y a une semaine, on apprenait que Mauricio Macri etait impliqué dans le scandale des « Panama papers ». Cela ne l'a pas empêché de continuer à publier ces petites vidéos légères pleines de smileys sur Snapchat.
De nombreux internautes appréciaient au départ son côté jovial mais sur Facebook, certains commencent à s'impatienter. En commentaires d'une photo où on voyait Mauricio Macri danser le chamamé, une danse traditionnelle, de nombreux Argentins ont demandé que le président arrête de s'amuser et commence à redresser le pays.