Deux années d’âpres négociations auront été nécessaires pour parvenir à cet accord. Les discussions entre La Havane et Bruxelles avaient pourtant été entamées avant la normalisation des relations entre Cuba et les Etats-Unis. Mais après l’annonce de Barack Obama et de Raul Castro en décembre 2014, ces négociations semblaient au point mort.
Jusqu’à présent, l’Union européenne, principal partenaire commercial avec Cuba après le Venezuela, n’avait aucune relation bilatérale avec La Havane suite à l’application de la position commune édictée en 1996 par José Maria Aznar, chef du gouvernement espagnol à l’époque, pour qui la question des droits de l’homme primait sur tout autre sujet. Une contradiction eu égard aux investissements européens sur l’île et au fait qu’un tiers des touristes qui se rendent à Cuba sont Européens.
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Une position commune dénoncée pendant de nombreuses années par des pays membres de l’Union. Depuis deux ans donc, Bruxelles par le biais des différents ministres des Affaires étrangères européens négociait pour mettre un terme à cette politique diplomatique.
Les investisseurs européens sur le qui-vive
Et l’annonce de la signature de ce texte à La Havane, en présence de Federica Mogherini, la Haute représentante aux Affaires étrangères et à la Sécurité de l'UE, permet de rassurer les investisseurs européens. Des investisseurs qui craignaient que les Américains ne les prennent de vitesse à quelques jours d’une visite qui s’annonce historique de Barack Obama à La Havane, la première pour un président américain en 88 ans.
Cuba était le seul pays d'Amérique latine sans accord de coopération avec l'Union européenne, rappelle notre correspondante à Bruxelles, Laxmi Lota. Le texte, qui n'a pour le moment pas été communiqué à la presse, « est un pas historique », a salué Federica Mogherini, aux côtés du ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez.
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En 2003, le dialogue UE-Cuba avait été rompu après l'incarcération par La Havane de 75 dissidents, libérés depuis. Après le départ officiel de Fidel Castro, en 2008, certaines sanctions avaient été levées. La France a été, avec les Pays-Bas, le principal promoteur de cette détente. De quoi rassurer en tout cas les investisseurs européens, préservés jusque-là de la concurrence sur l'île par l'embargo américain.