Hollywood: les minorités trop invisibles au cinéma

La cérémonie des Oscars a lieu dimanche 28 février à Los Angeles, avec, on le sait désormais, aucun représentant de la diversité parmi les nominés. Le réalisateur Spike Lee et la comédienne Jade Pink ont décidé de boycotter la soirée, pour s'opposer à un système qui, disent-il, favorise trop les Blancs. Une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de la Californie du Sud (USC) semble leur donner raison. Ceux-ci ont analysés 400 films et séries télévisées pour connaître l'origine ethnique, le genre et l'orientation sexuelle des acteurs et des réalisateurs qui y ont participé. Et les résultats sont éloquents.

Avec notre correspondante à Los Angeles, Tessa Grauman

Et si la cérémonie des Oscars et son manque de représentativité n'était que la partie émergée de l'iceberg hollywoodien ? C'est ce que semble indiquer cette étude qui évoque une « épidémie d'invisibilité » dans le milieu du cinéma. Les chiffres parlent : Sur les 11 000 personnages sortis des 400 fictions analysées, seul un tiers sont des femmes et 28% appartiennent à des minorités ethniques. Et Si l'on creuse plus loin, la moitié de ces films ne présentait aucun personnage asiatique, et 20% aucun Noir qui parlent à l'écran Quant aux homosexuels, leur proportion est de 2%.

Sept transgenres identifiés comme tels ont été repérés par les chercheurs, mais quatre sont dans la même série ! Derrière la caméra, le scénario est identique, voire pire : les femmes ne représentent que 29% des auteurs et 15% des réalisateurs. Et il n'y a que deux réalisatrices noires : Ava DuVernay, et Amma Asante.

Ce n'est donc pas le casting qui manque de couleur dans le cinéma américain, c'est ce sont toutes les professions associées à la fabrication des films. Un constat tout de même, ce sont dans les fictions du web et de la télévision que l'on trouve davantage de diversité. Celles qui, justement, ne participent pas à la compétition des Oscars.

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