Il s'agit d'un moustique et de trois virus. Le moustique, c'est l'Aedes Aegypti, qui ressemble un peu au moustique Tigre. C'est lui qui transmet le chikungunya et la dengue. Cette dernière a touché plus d'un million et demi de Brésiliens, l'an dernier. Et puis est apparu le virus Zika, et la situation n'a fait qu'empirer au cours des derniers mois.
La microcéphalie, ce sont des bébés qui naissent avec des crânes d'un diamètre inférieur à 32 centimètres, ce qui peut causer des retards dans le développement des enfants et même des malformations. Des recherches ont maintenant établi que le virus Zika se transmet de mère à enfant via le placenta. Une situation toute à fait nouvelle et qui alarme les Brésiliens, et surtout les couples qui attendent des enfants.
L'état d'urgence médical se poursuit
Au mois de novembre, les premiers cas de microcéphalie, surtout dans le Nordeste du pays, ont conduit les autorités brésiliennes à décréter l'état d'urgence médical. Mais aujourd'hui, la population ne se sent pas vraiment mieux protéger. Le ministre de la Santé a même défrayé la chronique en affirmant que le Brésil était en train de « perdre la guerre contre le moustique » et même de subir « une défaite cuisante », puisque cela fait 30 ans que la lutte a été engaée contre le moustique vecteur de la dengue et du virus Zika.
Marcelo Castro, le ministre en question, est même allé jusqu'à souhaiter que les femmes soient atteintes par le virus Zika avant de tomber enceinte, pour éviter les risques de microcéphalie. De fait, plusieurs pays, comme les Etats-Unis, ont conseillé aux femmes enceintes d'éviter de se rendre dans une vingtaine de pays où l'on a relevé des cas de zika, notamment le Brésil.
Renforcement de la lutte contre le virus
Les effectifs pour lutter contre le moustique ont été renforcés : 220 000 militaires et des agents de la santé publique vont véritablement patrouiller et quadriller tout le pays afin de détruire les larves du moustique. C'est un travail de fourmi. Tous les logements devaient être inspectés d'ici la fin du mois. Mais finalement, on est loin du compte, et l'objectif a été repoussé à fin février. D'ici là, les femmes enceintes se couvrent et s'aspergent de produits anti-moustiques. Ce sera donc un carnaval à hauts risques qui se déroulera dans quelques jours à Rio. Quant au JO, ils se dérouleront en hiver à Rio, donc théoriquement moins de risque de moustiques, mais certains craignent déjà des retombées négatives sur le tourisme.