A la Une: le soutien total de l’ONU au processus de paix en Colombie

La Colombie et la décision de l’ONU de répondre à la demande conjointe du gouvernement et des FARC d’accompagner le processus de paix

Le soutien total de l’ONU au processus de paix en Colombie, c’est un titre que reprennent en cœur El Tiempo et El Espectador. « Tout le monde se félicite de la décision du Conseil de Sécurité » renchérit Semana, le Pape, l’ONU, Obama ou encore le président de la Banque mondiale. Effectivement, c’est la plus grande autorité du monde, le Conseil de sécurité de l’ONU, qui a décidé à l’unanimité des 15 voix d’accompagner la Colombie, en créant une mission politique qui s’engage à « vérifier et surveiller » le désarmement, relève El Tiempo.

En 70 ans d’existence, cette instance n’a obtenu l’unanimité sur ce type de décision que 14 fois, rappelle-t-il. Et la décision ce lundi est le fruit du travail de deux femmes, poursuit le journal : celui de la ministre colombienne des Affaires étrangères, María Angela Holguín, et de l’ambassadrice colombienne auprès de l’ONU María Emma Mejía.

Depuis la Casa de Nariño, le palais présidentiel, Juan Manuel Santos, cité dans El País s’est félicité de la décision du Conseil de sécurité. « La décision que le Conseil de sécurité  a prise signifie qu'à partir de maintenant nous n'avançons plus seuls, mais avec l'aide de l'ONU, du monde entier, vers la fin de cette guerre. C’est la meilleure garantie d’y parvenir. Cette date est synonyme d’espoir pour le monde. Et c’est vrai que ce qui se passe en Colombie, ce qui s’est passé ce jour avec l’ONU est historique. »

Une mission politique d’un an renouvelable composée d’observateurs non armés

A la demande du gouvernement et des FARC, une mission politique de l’ONU sera établie avec des observateurs internationaux non armés pendant un an. Ils seront chargés de surveiller le désarmement de la guérilla et le cessez-le-feu bilatéral et définitif, précise El Tiempo.

Selon Semana, le texte qui a été approuvé répond aux nécessités spécifiques du processus de paix colombien : le mandat de la mission est strictement limité à la vérification des accords qui seront signés avec les FARC. La mission est limitée à douze mois, renouvelables.

« Il n’y a pas que le gouvernement qui est content, les Farc aussi », analyse Semana, car « ils y ont gagné sur le plan politique ». Ils apparaissent désormais comme un des acteurs de ce processus, sur le même plan que le gouvernement et l’ONU dans cette structure tripartite qui vérifiera la mise en œuvre des accords. « Une organisation qui n’a pas encore été retirée de certaines listes terroristes arrive à la plus haute instance de l’ONU » relève Semana. Et puis l’ONU aussi est contente, alors qu’il est plutôt habitué à être critiqué pour son manque de réactivité. Mais, s’interroge Semana, est-ce que la réalité sera aussi belle que les promesses ? On ne le saura que lorsque la « mission politique spéciale » aura fait son travail de terrain, avance prudemment le site en ligne.

La mission de l’ONU sera composée d’observateurs de la CELAC qui entame mercredi son sommet à Quito

La CELAC, la Communauté des états d’Amérique latine et des Caraïbes regroupe la plupart des pays du continent mais pas les États-Unis (contrairement à l’OEA). L’instance tient son sommet pendant une semaine à compter de ce mercredi à Quito, capitale de l’Équateur en présence de 21 chefs d’État et doit se pencher sur l’économie (notamment à cause de la chute des prix des matières premières dont le pétrole et le gaz), la protection de l’Environnement, la paix dans la région et en particulier en Colombie et l’éradication de la pauvreté, précise El Telégrafo.

Selon La Hora, le président Rafael Correa qui dirigera les travaux a déclaré qu’il souhaiterait que la CELAC remplace à terme l’OEA, l’Organisation des états américains, très critiquée pour l’influence trop importante des États-Unis. Haïti souhaite aussi que sa crise électorale soit analysée lors du sommet de la CELAC, indique El Telégrafo. Le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Patiño a déclaré que « les Haïtiens veulent que nous soutenions la démocratie sans intervention, nous pouvons accompagner politiquement et parfois apporter des solutions ». El Telégrafo  précise que le président haïtien Michel Martelly a confirmé sa présence au sommet de la CELAC mercredi.

Barack Obama annonce l’interdiction du placement à l’isolement des détenus mineurs dans les prisons fédérales américaines

Cette pratique est utilisée « de manière excessive et peut avoir des conséquences psychologiques dévastatrices en particulier chez les jeunes », a déclaré le président Obama lundi, cité dans le Washington Post. Cette pratique est donc désormais interdite et sera rétroactive, 1000 personnes pourraient bénéficier d’une libération conditionnelle.

Révision de la détention à l’isolement : Obama signe ce mardi une tribune dans le Washington Post.

Une tribune  sous le titre : « Pourquoi nous devons repenser la détention à l’isolement ». Cette fois, non seulement pour les mineurs, mais pour tous les détenus. Selon ses chiffres, 100 000 prisonniers sont à l’isolement dans les prisons américaines, y compris des mineurs et des personnes souffrant de maladies mentales. « Les États-Unis sont le pays de la seconde chance, mais l’expérience de la détention à l’isolement est trop souvent un obstacle à cette seconde chance ». Obama souhaite que les mesures d’assouplissement de ces pratiques au niveau fédéral et l’interdiction de l’isolement pour les mineurs incarcérés servent de modèle pour les prisons locales. Et que dans le cadre de la réforme qu’il a demandée, le congrès proposera rapidement une proposition de loi pour rendre le système pénitentiaire « plus juste, moins cher et plus efficace » conclut-il.

Dernier débat télévisé démocrate lundi 25 janvier avant les primaires de l’Iowa

Et Hillary Clinton a directement attaqué son principal rival Bernie Sanders : « le sénateur Sanders ne parle pas beaucoup de politique étrangère » a-t-elle lancé. Elle l’a en particulier critiqué sur l’Iran, relève The Nation, « en le faisant passer pour un irresponsable », en relayant hors contexte une de ses phrases sur le fait « qu’il serait souhaitable, à l’instar de ce qui se déroule avec Cuba, qu’à terme les relations se réchauffent entre les deux pays ». En tous cas, selon un sondage publié dans le Chicago Tribune, Hillary Clinton serait créditée de 42%, au coude-à-coude avec Bernie Sanders qui la talonnerait à 40% des intentions de vote dans l’Iowa.

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