Haïti: regain de tensions lors d'une manifestation de l'opposition

Le second tour de l'élection présidentielle est prévu ce dimanche en Haïti mais le pays s'enfonce dans la crise politique : le candidat de l'opposition Jude Célestin refuse de participer au 2e tour de la présidentielle qu'il qualifie de «farce». Et les manifestations des opposants les plus radicaux au pouvoir en place s'enchainent avec un regain de tension et d'incidents. Ils étaient plusieurs milliers mardi dans la capitale à défiler contre la tenue du scrutin.

Avec notre correspondante à Port-au-PrinceAmélie Baron

« Tuez Opont, le président du conseil électoral provisoire, Martelly, le chef de l'Etat et à bas Obama » : c'est avec ce slogan que les manifestants ont entamé leur nouvelle marche contre le processus électoral et contre l'ingérence de la communauté internationale.

Dickson Aurès dénonce l'attitude des pays étrangers dans la crise et appelle par ailleurs à la formation d'un gouvernement de transition. « Le président du Sénat va former un collège de transition pour organiser de nouvelles élections dans le pays sous un délai d'un an pour qu'Haïti retourne sur la voie du développement. »

« On voit que la communauté internationale veut nous abattre d'un coup dans le dos, estime-t-il. Ça ne va pas passer. Nous demandons aux vrais amis d'Haïti : où êtes-vous? L'heure est venue de vous prononcer sur les dégâts en cours dans le pays. »

Le cortège a défilé dans la capitale en menaçant quiconque d'aller voter dimanche et à nouveau, la manifestation s'est achevée avec des confrontations musclées avec la police, qui n'a pas pu empêcher le blocage de plusieurs rues de centre-ville par des barricades de pneus enflammés.

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