Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Ce vendredi 15 janvier, Nicolas Maduro a donc présenté son bilan de l'année 2015 avant de proposer ses orientations pour cette année 2016. Le président vénézuélien est surtout venu présenter dans l'hémicycle son décret d'urgence économique. Un texte pour disposer des ressources économiques afin d'assurer notamment la continuité des programmes sociaux ou encore d'assigner des fonds extraordinaires à certains projets fixés ou non dans la loi budgétaire.
Ce discours était très attendu d'autant qu'il est intervenu dans un contexte particulier : après plusieurs mois sans la publication des chiffres de l'inflation dans le pays, la Banque centrale vénézuélienne a finalement présenté les indicateurs de la hausse généralisée des prix quelques heures avant l'allocution du président. Des chiffres pour le moins accablants : l'inflation cumulée entre septembre 2014 et septembre 2015 est de 141,5%.
« J'appelle à l'union nationale »
Si Nicolas Maduro a bien évoqué d'une phrase les chiffres de l'inflation, il a surtout profité de son discours pour brosser un bilan positif de sa gestion à l'image des quatre augmentations du salaire minimum en 2015. Et face à la crise, le Président a apporté sa solution : son décret d'urgence économique : « Ce décret, c'est pour impulser un grand mouvement national de protection du peuple et de récupération économique et productive. C'est pour ça que j'appelle tout le pays à appuyer les actions qui vont être activées avec cette urgence dans les heures, les jours et les mois à venir. J'appelle à l'union nationale pour affronter cette urgence économique et préserver la paix. »
Un défi lancé à l'opposition auquel a répondu en fin de session Henry Ramos Allup, le nouveau président de l'Assemblée nationale : « Chers compagnons de l'opposition, nous avons donc huit jours pour étudier à fond ce décret. Et nous utiliserons aussi le droit d'interpeller des fonctionnaires du gouvernement ; nous le ferons avec prudence parce que selon nous cela ne doit pas être un instrument de blocage, mais nous aurons à demander des informations. Et puis nous comptons bien sûr sur le consentement du président Maduro. »
Et pour exposer plus en détail son projet, Nicolas Maduro a appelé à une réunion ce lundi au palais présidentiel avec tout le secteur productif du pays.