Avec notre correspondant dans la région, Eric Samson
Les signaux d'alerte se sont multipliés ces derniers temps. La ministre bolivienne de l'Eau et de l'Environnement a rapporté un cas récent d'accumulation soudaine d'algues dans un secteur du lac, avec une perte sévère de faune et de flore. La pollution est provoquée depuis 50 ans par l'industrie minière, mais aussi par les rejets des quelque 3 millions d'habitants de la région.
C'est d'ailleurs sur cet aspect que les deux pays vont mettre l'accent initial. Sur un total de quelque 500 millions de dollars en 10 ans, 63 vont être utilisés rapidement pour construire des équipements de traitement d'eau et déchets solides ainsi que des égouts dans 22 localités de la périphérie du lac Titicaca. La Bolivie a déjà commencé à construire quelques stations d'épuration dont le besoin est urgent, selon sa ministre de l'Environnement.
Un équilibre retrouvé d'ici dix ans ?
Dans une deuxième étape, les deux pays vont optimiser les systèmes d'irrigation pour éviter les usages excessifs de l'eau du Titicaca. L'idée est d'éviter l'assèchement du lac et sa transformation en saline, comme cela est déjà en train d'arriver dans les lacs tout proche de Poopó, Coipasa et Uru Uru.
La lutte contre les exploitations minières illégales est également au programme, sans oublier l'utilisation des roseaux, les fameuses totoras, efficaces naturellement contre la pollution aquatique. L'objectif des deux pays est que le lac Titicaca soit de nouveau un système de vie sain et en équilibre d'ici à 2025.
→ Écouter sur RFI : L'asphyxie du lac Titicaca (C'est pas du vent)