A la Une: à Haïti, second tour de la présidentielle fixé au 24 janvier

« Au pays du réalisme merveilleux, aucun miracle n’est impossible », ironise aujourd'hui Frantz Duval dans les colonnes du Nouvelliste. « Lundi, les délais étaient trop courts pour mener à bien les élections dans le respect des échéances constitutionnelles si on les tenait le 17 janvier 2016. Mardi, on repousse le scrutin d’une semaine, on le programme pour le 24 janvier et on sera dans les temps ». Et Le Nouvelliste de poursuivre : « Il faut dire qu’entre­temps, les grands amis d’Haïti ont montré leurs crocs. Pas question de leur faire perdre la face, pouvait­-on lire entre les lignes dans les communiqués du Core Group et de l’Union européenne. Ils ont misé gros. Les élections ne peuvent qu’aboutir. Les yeux fermés. Les oreilles bouchées. Au forceps, s’il le faut. Sans les Haïtiens, si nécessaire. Mais on y va ».

Même sentiment de colère dans les colonnes du quotidien Le National : « Combien de fois devra-t-on répéter qu’il nous faut cesser ces comédies », écrit Gary Victor. « En état de désastre national, une nation ne devrait pas perdre son temps dans ces stupides combats de petits chefs ridicules qui n’auraient même pas dû se retrouver à la place où ils sont. Malheur au pays où les princes sont des bouffons, pourrait-on dire en parodiant le sage ».

Malgré la nouvelle date avancée pour la tenue du second tour de la présidentielle, les incertitudes subsistent sur la passation du pouvoir, prévue le 7 février.

Pour le Miami Herald « Haïti semble se diriger vers la formation d'un gouvernement de transition : A 34 jours de la fin du mandat de Michel Martelly, les spéculations sur le destin de la présidence vont bon train », rapporte le quotidien de Floride. Et ceci parce que tout le monde en Haïti se pose la question de savoir ce qui se passera si le second finaliste, Jude Célestin, continue de boycotter le second tour.

→ A lire :
 - Haïti: des irrégularités dans les scrutins du 25 octobre selon la CIE

Aux Etats-Unis, une photo fait la Une de nombreux journaux aujourd'hui: celle des larmes du président.

« La dernière bataille d'Obama contre les armes », titre le National Journal aujourd'hui qui constate qu' « aucune autre problématique n'émeut autant ce président habituellement cool et stoïque ».

Comme annoncé, Barack Obama a donc finalement dévoilé hier une série de mesures, résume le Washington Post, comme la création de 200 nouveaux postes au sein de l'Agence fédérale sur l'alcool, le tabac et les armes, ou encore un investissement de 500 millions de dollars pour améliorer la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiatriques. Des mesures qui visent avant tout à renforcer le contrôle des antécédents judiciaires et psychiatriques des acheteurs d'armes. « Face à cette épidémie des violences par armes à feu, Obama décide finalement de court-circuiter le Congrès », constate le Los Angeles Times.

L’éditorialiste du Charleston Gazette salue l' « action courageuse » du président et qualifie ses propositions de « seul plan valable pour sauver des vies". "Bien évidemment ces mesures ne vont pas assez loin », concède le Tampa Bay Times. « Mais seul, sans le soutien du Congrès, Barack Obama ne peut guère faire plus ».
Le New York Times regrette une nouvelle fois le dialogue de sourds qui prévaut lorsqu'on parle contrôle des armes à feu. « Les républicains ont tiré à boulets rouges sur Barack Obama avant même que celui-ci ne fasse des annonces  », observe le quotidien qui conclut : « Tant que des hommes politiques sont esclaves du lobby des armes, un dialogue sérieux semble impossible  ».

Venezuela : investiture du nouveau Parlement.

Mardi c’était donc le grand retour de l’opposition, désormais majoritaire sur les bancs de l’Assemblée.Un retour salué par la presse d’opposition à l’instar de Tal Cual, qui jubile : « Tous les Vénézuéliens qui croient en la démocratie, la liberté, l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs et le respect des droits de l’homme sont représentés par les 112 députés de la MUD ». Et Tal Cual d’ajouter : « Le Parlement est enfin redevenu un pouvoir civil. Durant les quatre dernières années, l’Assemblée était dirigée par le capitaine -c’est-à-dire Diosdado Cabello- qui voulait la transformer  en cartel ».

Ultimas Noticias pour sa part salue une investiture qui s’est certes passée dans un climat tendu mais sans violence. Le quotidien publie la photo du nouveau président du Parlement, Ramos Allup, serrant la main de son prédécesseur. Le président Nicolas Maduro a tenu, lui, des propos hostiles à la nouvelle majorité. « La bataille continue, elle se fera entre le peuple et les pouvoirs factices », a-t-il déclaré dans les colonnes du Correo del Orinoco.

Partager :