Avant de revenir sur les éditos des journaux haïtiens, il est important de rappeler ce qu’il s’est passé ces derniers jours, comme le fait le Miami Herald ce mardi 22 décembre au matin. Jeudi 17 décembre dernier, suite à un décret présidentiel, on apprenait la création d’une Commission d’évaluation électorale. Cette dernière n’aura finalement jamais vu le jour. Elle était chargée de « prendre toutes les mesures nécessaires en vue d’évaluer le processus électoral et de faire, au plus tard dimanche dernier, des recommandations au Conseil Electorale Provisoire et au gouvernement ». Cette date étant passée, cette commission, en tout cas pour l'instant, n’a plus lieu d’être.
Et c’est justement l'absence de recommandations de la part de cette commission qui a précipité la décision de la CEP, le Conseil électoral provisoire, qui a annoncé lundi 21 décembre au soir le report du second tour, sans pour autant annoncer de date, dans l'attente de ces fameuses recommandations.
Une décision qui doit permettre le temps de la réflexion estime Le National dans son éditorial du jour. « Dans toutes les cultures, le temps du passage au Nouvel An [...] a toujours signifié un moment de trêve et de réflexion. C’est le moment où l’homme prend une pause dans ses préoccupations quotidiennes pour examiner son parcours personnel. C’est aussi, pour une nation, l’instant de l’introspection » peut-on lire.
« Une fois encore, au cours de cette année, nous avons été en proie à nos mêmes démons. […] Pourtant, nous constatons chacun tout le mal que ces pratiques nous causent. Nous pâtissons de ces folies. Nos enfants […] sont étonnés de nos petitesses, de nos calamités, de notre lieu devenu misérable à cause de toutes nos forfaitures. Ils ne pensent plus qu’à partir, à déserter cette terre [...]. Ce temps de Noël devrait être aussi, maintenant, chez nous, le temps des vocations. Pas des vocations religieuses. Les vraies vocations citoyennes. Celles qui réclament l’implication dans cette lutte pour changer les conditions de vie de notre peuple, lutte qui passe avant tout par le combat contre l’ignorance, pour une éducation standard basique pour le plus grand nombre, seul moyen de mettre à la raison les brasseurs de chaos ».
La Cour suprême panaméenne lance un mandat d’arrêt contre l’ancien président
Une décision qui n’est pas une surprise comme le détaille ce matin le quotidien panaméen La Prensa. Ricardo Martinelli, président jusqu’en juillet 2014, est accusé d’avoir fait écouter illégalement plus de 150 personnes, durant sa présidence entre 2009 et 2014. Pour ce faire, il a utilisé des fonds publics. C’est le juge en charge de cette affaire qui a sollicité la Cour suprême, « car Ricardo Martinelli bénéficie de l’immunité parlementaire en sa qualité de député et seule cette cour est habilitée à demander son arrestation », nous explique El Siglo.
Ricardo Martinelli, tout comme l’ancien directeur de la police Gustavo Perez et l’ancien secrétaire du Conseil de sécurité sont soupçonnés d’avoir ordonné « ces écoutes qui visaient des journalistes, des entrepreneurs, des membres de la société civile et des politiciens ». Mais ce n’est pas la seule affaire dans laquelle le nom de l’ancien président revient selon La Prensa. Homme d’affaires, il est également l’objet d’une enquête pour avoir surfacturé un contrat public de 45 millions de dollars pour des repas pour les écoles publiques.
Selon el Siglo, Ricardo Martinelli serait parti à Miami en janvier 2015. Ce mandat d’arrêt devrait permettre à la justice américaine de l’arrêter et de l’extrader dans son pays croit savoir le quotidien.
Au Venezuela : les mouvements opérés par le président inquiètent de plus en plus
Le quotidien floridien, El Nuevo Herald, consacre un très long article aux dérives en cours au niveau de la présidence.
Fragilisé par la victoire de l’opposition lors des législatives du 6 décembre 2015, Nicolas Maduro manœuvre depuis pour démanteler les institutions démocratiques du pays selon le quotidien. Le président vénézuélien a créé un Congrès parallèle, une assemblée communale, qui devrait supplanter l’Assemblée nationale. Nicolas Maduro tente en même temps de garder la main sur le Tribunal Suprême de Justice, seule institution qui pourrait invalider ses dérives.
Pour les experts interrogés par le quotidien, ces manœuvres ressemblent à s’y méprendre à celles effectuées par Alberto Fujimori en 1992 au Pérou lorsqu’il a dissout le Congrès. Le but selon l’avocat constitutionnaliste Allan Brewer-Carias est, je cite, « de saper l’Assemblée nationale, même physiquement, d’empêcher son fonctionnement par tous les moyens, ce qui ressemble à un auto-coup d’Etat » estime-t-il, avant d’ajouter « un coup d’Etat ce n’est pas seulement lorsqu’on tente de renverser un Président, mais aussi lorsqu’on tente de renverser la Constitution et c’est ce qu’il tente de faire ».