« L’année 2016 sera celle d’une nouvelle aube pour la Colombie : l’aube d’un pays sans guerre, sans conflit, d’une Colombie, espérons-le, unie, qui progresse jusqu’à son meilleur potentiel ». Juan Manuel Santos, le président colombien, ne pouvait être plus dithyrambique. Parvenir à un accord avec les Farc sur la question des réparations envers les victimes était considéré comme le point le plus compliqué de ce processus de paix engagé il y a plus de trois ans.
Le gouvernement, les Farc et les autres secteurs impliqués dans ce conflit se sont engagés à demander pardon aux Colombiens. La guérilla contribuera aux réparations matérielles en faveur des victimes en reconstruisant notamment les infrastructures détruites, en retirant les très nombreuses mines antipersonnel, en remplaçant les cultures illicites et en aidant à retrouver les restes des dizaines de milliers de victimes disparues. Les Farc participeront également à des programmes environnementaux pour réparer les dégâts causés. « Aujourd’hui nous pouvons dire avec optimiste que les anciens guérilleros sont des citoyens à part entière, avec tous les droits et tous les devoirs. Nous devons convaincre les plus sceptiques que le passage de la violence à la cohabitation, de l’animosité à la coopération, est possible. Leur apport est fondamental pour que l’on continue à avancer vers une société plus équitable, plus juste et surtout réconciliée », a déclaré le président Santos.
De son côté le gouvernement s’est engagé à mettre en place des programmes pour permettre le retour des déplacés. C’est le quatrième point de ces négociations qui en compte cinq. Cet accord, selon Juan Manuel Santos, met les victimes au centre de la solution. « C’est un pas très important [...] Nous pouvons mettre fin à la guerre. Et nous pouvons construire ensemble le pays dont nous rêvons. Vous êtes la preuve de l’importance de donner des secondes chances. Aujourd’hui, après avoir pris la décision d’arrêter la guerre, nous devons faire face à une nouvelle réalité faite de Peurs, d’inquiétudes et de difficultés », a-t-il souligné avant d’annoncer qu’au plus tard le 23 mars prochain, c'est-à-dire dans moins de quatre mois, la paix pourrait être signée.