A la Une : victoire de l’opposition aux législatives au Venezuela

La victoire de l'opposition aux élections législatives vénézuéliennes fait de grands titres dans toute la presse du continent américain. « Le chavisme perd le contrôle du Congrès », s'exclame le quotidien péruvien El Comercio. « L'opposition remporte une victoire historique au Venezuela », titre le journal chilien El Mercurio. C'est « une raclée pour le président Maduro », estime de son côté le quotidien argentin La Capital.

À la Une des journaux vénézuéliens, c'est avant tout un certain soulagement qui prévaut. Un soulagement par rapport au déroulement de cette journée électorale. Beaucoup craignaient en effet des affrontements entre militants chavistes et sympathisants de l'opposition. Mais finalement, il y a eu « un vote massif et sans violence », titre El Nacional. Le quotidien El Universal se réjouit même d'une « fête démocratique », à savoir : « une journée électorale qualifiée d'exemplaire tant par les fonctionnaires du Conseil électoral national que par les observateurs internationaux et qui s'est terminée par la recomposition de la carte politique vénézuélienne ».

Une carte qui « s'est teinte en bleu », constate La Voz en faisant référence à la couleur de l'opposition alors que seules quelques poches rouges, couleur devenue l'emblème de la révolution socialiste du feu président Hugo Chavez, persistent.« Dans les files d'attente devant les bureaux de vote se lisaient l'objectif de la journée : voter pour la liberté », estime El Nacional qui ajoute ce fait notable : « et la seule arme était notre pièce d'identité ». « Le triomphe de l'alternative démocratique doit mener maintenant vers un changement significatif et réel », souligne de son côté Tal Cual. Le journal d'opposition insiste sur la nécessité de laisser de côté tout esprit de vengeance dans un Venezuela gravement polarisé. L'opposition « doit expliquer au monde que son grand objectif est la réunification et la guérison matérielle et morale du pays ».

À l'étranger, justement, on sait que la partie n'est pas jouée d'avance. Pagina 12, journal argentin, fait remarquer que la MUD, la coalition de l'opposition, va tout de même devoir « partager le pouvoir avec les chavistes ».

« Le arlement est dans un état désastreux », prévient El Mercurio. « L'Assemblée nationale sortante a été marquée par les abus de la majorité chaviste », estime le quotidien chilien qui poursuit : « En 2005, l'opposition avait commis une erreur stratégique fatale en boycottant les législatives. En 2010, les opposants des chavistes n'avaient obtenu que 100 000 votes de moins que leurs adversaires socialistes. Mais ce nouveau rapport de force n'avait fait qu'aggraver les tensions au sein de l'hémicycle. Depuis, rappelle El Mercurio, le président Maduro gouverne par décret : 131 lois ont été passées par ce biais, alors que le parlement n'a lui approuvé que 66 textes en 5 ans. C'est donc tout le système législatif qui est devenu obsolète et qu'il va falloir maintenant remettre sur les rails ».

États-Unis : Obama tente de rassurer face à la menace terroriste

C'est désormais une chose établie : la fusillade de San Bernardino qui a fait la semaine dernière 14 morts est bel et bien un acte terroriste. Le président américain s'est adressé à la Nation hier soir. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'a pas vraiment convaincu. « Les Américains, secoués par le terrorisme qui frappe à l'étranger et maintenant de nouveau chez eux, attendaient de Barack Obama des réponses à leurs peurs », écrit le Dallas Morning News. « Et ce dimanche soir, il les a regardés droit dans les yeux et leur a offert, en 13 minutes, des convictions simples et directes. Mais seront-elles aussi efficaces ? »

« Face à la menace terroriste, Barack Obama tente de rassurer les Américains, mais son discours souligne les défis existants », titre le Los Angeles Times. L'éditorialiste du New York Times estime que « les mots présidentiels montrent avant tout l'inquiétude de la Maison Blanche. L'inquiétude concernant la direction que pourrait prendre la guerre contre le groupe Etat islamique si une sorte de panique générale se saisissait des Américains ce qui, en pleine année électorale, ne manquerait pas d'influer sur la politique intérieure et extérieure des États-Unis ». Et c'est la raison pour laquelle « Monsieur Obama a répété l'appel à ses concitoyens tout comme aux élus à Washington de ne pas prendre de décisions basées sur la peur », conclut le New York Times.

Cela ne suffit plus, estime de son côté le New York Daily News qui s'inquiète « d'un président faible qui doit affronter des jihadistes sataniques ». Et même son de cloche dans les colonnes du tabloïde Boston Herald : « Barack Obama ne fait que répéter les mêmes phrases, les mêmes recettes. Elles n'ont pas fonctionné par le passé. Et nous ne nous sentons pas plus en sécurité ce matin après les avoir entendues que durant les quatre jours qui se sont écoulés avant que le président ne prenne la parole ».

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