A la tribune de l'ONU, François Hollande mobilise sur le climat

Le président français François Hollande a lancé lundi 28 septembre à l'ONU un appel pressant aux dirigeants mondiaux pour qu'ils assurent le succès de la conférence climatique de Paris à la fin de l'année, dernière chance selon lui de sauver la planète. Les financements annuels de la France pour le climat passeront de trois milliards d'euros à plus de cinq milliards en 2020.

« Rien n’est gagné, mais tout reste possible. » A deux mois de la COP21 de Paris, François Hollande met un coup de pression. Le dossier syrien mis à part, le climat était le deuxième sujet abordé François Hollande à la tribune de l'ONU, preuve de l'importance accordée tant au fond du problème du réchauffement... qu'à la réussite de l'évènement lui-même. François Hollande continue donc de souffler le chaud et le froid pour mobiliser la communauté internationale. La moitié des pays siégeant aux Nations unies a promis de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, soit 90 pays représentant 80% des émissions mondiales.

La contribution financière de la France, actuellement de trois milliards d’euros par an, dépassera les cinq milliards par an en 2020 : « La France doit montrer l’exemple, faire mieux que ses invités », a insisté le chef de l'Etat.

Il a cependant souligné que « les choses ont bien avancé » et il a salué les « déclarations très fortes des pays les plus responsables du réchauffement climatique, comme les Etats-Unis et la Chine ». Pékin et Washington ont annoncé l'an dernier, respectivement, leur intention de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 26% à 28% d'ici 2025 par rapport à 2005 pour les États-Unis, et pour la Chine de plafonner ses émissions à l'horizon 2030.

L'Inde fait de la résistance à l'effort global

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui aussi fait mention du climat dans une allocution volontariste mais très diplomatique : « Le choix qui s'offre à nous est le suivant : revoir nos ambitions à la hausse, ou bien, en ce qui concerne le réchauffement climatique, risquer de dépasser le seuil de deux degrés que les scientifiques nous disent de ne pas franchir. Nous n'atteindrons les objectifs de développement durable quand nous serons mieux organisés. Faisons tomber les murs, soyons créatifs. Engageons les ministères et les autres institutions associées de poursuivre des objectifs contradictoires. Ne restons pas chacun dans notre coin, mais unissons nos forces, faisons bon usage de l'information dont nous disposons, planifions à long terme et ayons la volonté de faire les choses autrement. »

Parmi les pires pollueurs de la planète, seule l'Inde est à ce stade restée muette sur ses engagements chiffrés. Ce pays de plus d'un milliard d'habitants, qui refuse de sacrifier sa croissance économique sur l'autel du développement durable, a néanmoins assuré de sa bonne volonté lors de rencontres bilatérales avec le président Barack Obama et le président français.

Le Premier ministre indien Narendra Modi a en particulier accepté de travailler avec la France, les Etats-Unis et Bill Gates pour augmenter les investissements publics et privés dans la recherche et développement des technologies vertes.

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