Au Brésil la semaine dernière, les autorités ont annoncé que plus de 85 000 policiers et militaires seraient déployés dans Rio de Janeiro pour assurer la sécurité des JO d'été 2016, qui auront lieu du 5 au 21 août. Mais dans un rapport publié ce lundi et intitulé « Tu as tué mon fils ! : assassinats commis par la police militaire dans la ville de Rio de Janeiro » (document disponible ici en anglais), l'organisation Amnesty International dénonce les méthodes employées par la police militaire dans cette ville : usage disproportionné de la force, exécutions sommaires maquillées en actes de légitime défense, impunité...
« Un an avant le début des Jeux olympiques, nous en profitons pour mettre en avant ces graves violations des droits de l’homme et amener les autorités à mettre en place les mesures recommandées par le rapport d’Amnesty International. Il s’agit aussi de mobiliser les citoyens non seulement en Brésil mais dans le monde entier, afin qu’ils utilisent notre campagne et fassent pression sur les autorités », relate Renata Neder, chargée des droits de l'homme à Amnesty Brésil.
« Mettre fin aux exécutions extrajudiciaires »
Au cours de cinq dernières années, 1 519 interventions de la police militaire se sont soldées par des homicides à Rio de Janeiro, selon les chiffres d'Amnesty, soit 16 % du total des morts violentes enregistrées dans la ville. Après les fusillades meurtrières, fréquentes entre policiers et membres de gangs, il est souvent difficile d'établir les responsabilités précises, note le rapport, mais à la favela Acari par exemple -l'une des plus violentes de Rio-, neuf des dix homicides attribués par Amnesty International à la police en 2014 « présentent de forts indices d'exécutions extrajudiciaires », pointe l'ONG.
« Amnesty International n’est pas contre la tenue des Jeux olympiques à Rio en 2016, assure Renata Neder, mais nous espérons que cet événement et la visibilité internationale qu’il donne à la ville vont inciter les autorités à assumer leurs responsabilités et à prendre des mesures pour que des changements soient apportés au sein de la police. L’objectif est de mettre fin aux exécutions extrajudiciaires à Rio de Janeiro et de diminuer de manière significative le nombre de meurtres commis par des policiers en service. »