Les fidèles sont venus nombreux écouter la parole du pape François au parc Los Samanes, arborant casquettes, parapluies ou se couvrant la tête d’un tissu pour se protéger du soleil de plomb de midi. Beaucoup avaient campé ou dormi dans les rues de Guayaquil pour être sûrs de voir le premier pape latino-américain en chair et en os.
Depuis l’aéroport, François a traversé la ville dans la « papamobile », dérogeant au protocole pour saluer des enfants dans la foule. Le pape a prononcé une homélie consacrée au thème de la famille, qui sera abordé lors d’une réunion d’évêques en octobre prochain au Vatican. Il a aussi insisté sur les valeurs de solidarité avec les personnes âgées, abandonnées, ou sans emploi. Le pape s’est ensuite rendu dans une école de jésuites pour rendre visite au père Francisco Cortes, surnommé « Père Paquito », et qu’il n’avait pas vu depuis trente ans.
Le pape a célébré lundi une messe en plein air à Guayaquil. Il a rendu hommage à la famille. Il y a en Equateur comme ailleurs trois sortes de catholiques : ceux qui vivent leur foi, les opportunistes qui apparaissent à l’église lors d’un mariage ou d’un baptême, et les indifférents, ceux qui vont à la messe par habitude mais ne s’impliquent pas dans leur communauté. Dans son homélie basée sur l’analyse des noces de Cana, le pape a expliqué ce qu’il attend d’une mère prenant l’exemple de la Vierge Marie : « Marie est attentive, elle s’intéresse aux besoins des fiancés de Cana. Elle ne cherche pas à critiquer cette noce mal préparée, elle ne reste pas dans son monde. Son amour est dirigé vers les autres. »
Reprenant l’image du vin qui manquait à la noce, le pape s’est demandé combien de familles pratiquaient en leur sein les vertus chrétiennes. « Le vin est synonyme de joie, d’amour et d’abondance. Pour combien de nos adolescents et de nos jeunes ce vin est-il absent de leur maison depuis déjà longtemps ? Combien de vieillards ont-ils été éloignés de la fête, de leur famille ? »
De retour de Quito, le pape a été reçu par le président Correa. A 10 heures lundi soir, plus de 100 000 personnes campaient déjà sur les pistes de l’ancien aéroport malgré la pluie et le froid en attendant la messe prévue ce mardi matin. Ce mardi, il doit célébrer une autre messe en plein air dans le grand parc du Bicentenaire de la capitale où un million de fidèles sont attendus. Et mercredi, le pape François est attendu en Bolivie puis il achèvera sa tournée en fin de semaine au Paraguay.