Le pape François va-t-il aider à désengorger les prisons boliviennes?

Après l'Equateur, le pape se rend en Bolivie aujourd'hui mercredi, jusqu’à vendredi. Il a prévu de visiter la prison de haute sécurité de Palmasola et d’aborder le thème des conditions de vie des détenus. Une prison surpeuplée - la population carcérale y a été multipliée par trois en douze ans – et l’une des plus violentes du pays, symbole des dysfonctionnements du système judiciaire et pénitentiaire bolivien.

Avec notre correspondant à La Paz,  Reza Nourmamode

Construite pour 800 prisonniers, Palmasola en abrite aujourd’hui plus de 5 000, faisant d’elle la plus grande prison du pays. Il y a deux ans, une violente mutinerie y fait une trentaine de morts.

« Le niveau de corruption y est si élevé que les prisonniers ont dénoncé qu’ils devaient payer une certaine somme d’argent pour pouvoir se présenter à leur audience. Si on y ajoute la surpopulation et l’absence d’une administration adéquate, cela génère des situations de violence », déplore Susana Saavedra, de la Fondation Construire.

Atteignant près de 84%, le taux national de détention provisoire est le plus élevé de toutes les Amériques. En réponse à ce fléau, le gouvernement a lancé, il y a deux ans, des procédures d’amnisties et de procès accélérés pour certaines catégories de prisonniers. Un processus qui s’est intensifié ces dernières semaines en prévision de la visite du pape.

«  L’arrivée du pape rend visible un problème dont nous sommes bien sûr conscients. Mais cela peut aider à faire prendre conscience aux opérateurs du système pénitentiaire que le détenu n’est pas en prison pour être puni, mais pour être réinséré dans la société », souligne Diego Jimenez, vice-ministre de la Justice et des droits fondamentaux.

D’après un récent sondage, 93% des Boliviens attendent de la visite du pape François qu’elle aide à enclencher une réforme du système judiciaire national.

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