Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode
Construite pour 800 prisonniers, Palmasola en abrite aujourd’hui plus de 5 000, faisant d’elle la plus grande prison du pays. Il y a deux ans, une violente mutinerie y fait une trentaine de morts.
« Le niveau de corruption y est si élevé que les prisonniers ont dénoncé qu’ils devaient payer une certaine somme d’argent pour pouvoir se présenter à leur audience. Si on y ajoute la surpopulation et l’absence d’une administration adéquate, cela génère des situations de violence », déplore Susana Saavedra, de la Fondation Construire.
Atteignant près de 84%, le taux national de détention provisoire est le plus élevé de toutes les Amériques. En réponse à ce fléau, le gouvernement a lancé, il y a deux ans, des procédures d’amnisties et de procès accélérés pour certaines catégories de prisonniers. Un processus qui s’est intensifié ces dernières semaines en prévision de la visite du pape.
« L’arrivée du pape rend visible un problème dont nous sommes bien sûr conscients. Mais cela peut aider à faire prendre conscience aux opérateurs du système pénitentiaire que le détenu n’est pas en prison pour être puni, mais pour être réinséré dans la société », souligne Diego Jimenez, vice-ministre de la Justice et des droits fondamentaux.
D’après un récent sondage, 93% des Boliviens attendent de la visite du pape François qu’elle aide à enclencher une réforme du système judiciaire national.