Le Pentagone réclame plus d'implication de l'Irak contre l'EI

Le ministre de la Défense américain, Ashton Carter, était auditionné mercredi 17 juin par le Congrès sur la situation en Irak et en Syrie et la guerre contre l'organisation Etat islamique. Le ministre a mis l'accent sur les difficultés de recrutement en Irak. Après la prise de Ramadi par le groupe EI et le recul des forces irakiennes, les Etats-Unis ont envoyé 450 militaires de plus sur le terrain. Les élus américains ont questionné Ashton Carter sur l'implication du gouvernement irakien et les chances de réussite de la stratégie de l'administration Obama. Le Pentagone estime qu'une plus grande implication du gouvernement de Bagdad est nécessaire.

Avec notre correspondante à Washington,  Anne-Marie Capomaccio

Le ministre de la Défense américain, Ashton Carter, auditionné par le Congrès, prend des précautions pour décrire la situation militaire en Irak, mais la critique est sous-entendue. L'armée irakienne fait face à de gros problèmes d'effectifs et de motivation pour combattre les terroristes du groupe Etat islamique.

Quatre divisions ont été dissoutes après la chute de Ramadi. Le ministre évoque des « militaires fantômes » apparaissant toujours dans les effectifs. Sur les 24 000 soldats que les Américains espéraient entraîner, seuls 9 000 se sont présentés au recrutement.

Et par-dessus tout, explique Ashton Carter, le sectarisme des chiites à l'égard des sunnites est contre-productif. « Le sectarisme en Irak est le facteur principal qui a conduit à la situation où se trouve le pays avec l'[organisation] Etat islamique », a-t-il déclaré.

L'armée américaine installe une nouvelle base d'entraînement dans la région de Ramadi. L'objectif est de recruter des soldats issus des tribus sunnites et d'équiper ces hommes. Sur le papier, tout semble réglé, et le Premier ministre Abadi est plus ouvert que son prédécesseur Maliki. Mais l'état-major américain constate toujours des réticences de la part de Bagdad, lorsqu'il s'agit de livrer des armes aux sunnites ou aux Kurdes.

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