Certains ministres préconisent une suspension immédiate de ce type d'opérations alors que d’autres s’y opposent totalement. Pourtant, ces fumigations n’ont jamais donné le résultat escompté, selon de nombreux experts.
« Ces fumigations n’ont un résultat probant que sur 3% des surfaces traitées », estime Daniel Mejia, directeur du centre colombien d’études sur la sécurité et les drogues. Le chercheur milite pour une suspension de l’usage du glyphosate. Selon lui, des études prouveraient que son emploi provoque des problèmes dermatologiques et respiratoires, ainsi que des avortements.
Le ministre colombien de la Santé recommande un arrêt immédiat des fumigations, au nom du principe de précaution, alors que son collègue en charge de la Défense s’y oppose fermement, estimant qu’un arrêt serait synonyme d’un avantage donné à la criminalité.
La question de l’arrêt ou non de l’emploi de cet herbicide n’a toujours pas été tranché. Mais la guérilla marxiste des Farc, dont le fief est situé dans le sud du pays où les fumigations sont très pratiquées, s'est déjà déclarée en faveur d’une suspension des aspersions.
Une décision définitive devrait être prise prochainement, soit par le Conseil national des stupéfiants, soit par le président Juan Manuel Santos. Mais elle pourrait souffrir de la pression des Etats-Unis, qui financent la lutte contre la drogue en Colombie, et qui estiment que l’emploi de cet herbicide reste le moyen le plus efficace pour mettre à mal la culture de la coca.