Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Dans les rues de New York, ils étaient près de 15 000, venus de tous horizons : ouvriers du bâtiment, employés de fast-food, personnels de santé… Mais tous partagent la même indignation : l'incapacité de vivre décemment avec un salaire minimum, bloqué à 8 euros de l'heure à New York. Yvonne fait partie de ces travailleurs pauvres qui ont du mal à joindre les deux bouts à la fin du mois. « Je suis aide à domicile. Je travaille du lundi au vendredi et parfois même aussi le samedi, certains week-ends. Et malgré tout, je n'arrive pas à payer mon loyer. Pour une chambre, le loyer peut atteindre 1300, 1400, jusqu'à 1600 dollars par mois. Il n'y a plus de limite. J'ai du mal à me nourrir convenablement, et je ne peux pas envoyer mes enfants dans de bonnes écoles, car vous devez payer pour envoyer vos enfants à l'école dans ce pays. »
1% des plus riche détient 40% des richesses
« Je suis fatigué de travailler pour les riches », peut-on lire sur l’une des pancartes brandies par les manifestants. Une revendication qui prend tout son sens dans une ville où 1 % des plus riches détient 40 % des revenus. A New York, mais plus largement aux Etats-Unis, c'est toute la classe moyenne qui est en train de disparaître pour laisser la place aux très riches et aux pauvres, comme l'a notamment exposé l'économiste Thomas Piketty, dans un ouvrage qui a connu un grand succès aux Etats-Unis. Un thème qui sera au cœur de la campagne présidentielle de 2016 qui commence à peine. « On espère que le prochain président en fera un enjeu national. Nous devons être payés au minimum 15 dollars de l'heure et on devrait avoir le droit de se syndiquer », plaide Louis, un des manifestants new-yorkais.