Avec notre correspondant à Washington,Jean-Louis Pourtet
Avant les élections, Benyamin Netanyahu a dit qu’il n’y aurait jamais d’Etat palestinien. Après le scrutin, il a déclaré qu’il n’y était pas opposé si la sécurité d’Israël était garantie. « Quel Netanyahou croire? », a ironisé vendredi 20 mars Josh Earnest, le porte-parole de la Maison Blanche. La volte-face du Premier ministre n’a en rien atténué la fureur de l’administration américaine qui songe à réévaluer son soutien diplomatique à Israël, à l’ONU.
Pour montrer son mécontentement, la Maison Blanche envoie lundi prochain son secrétaire général, Denis McDonough, prononcer un discours devant un groupe juif américain, férocement opposé à Netanyahu. Si ce dernier voulait améliorer le climat, comme le note le New York Times, il pourrait rappeler son ambassadeur à Washington, Ron Dermer, qui avait arrangé la venue du Premier ministre au Congrès, sans en avertir la Maison Blanche. Mais il est peu probable qu’il le fasse.
Toutefois, aussi mauvaises que soient les relations entre les deux dirigeants, cela ne remet pas en question, comme l’a précisé Josh Earnest, les trois milliards de dollars d’aide des Etats-Unis à Israël. De plus, Barack Obama ne peut être trop vindicatif sans risquer d’indisposer l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), le lobby juif, qui tout en soutenant Netanyahu, compte parmi ses membres de nombreux démocrates.