Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Pas de cessez-le-feu sans accord de paix : c'était la ligne du président Santos. Le moratoire sur les bombardements apparaît donc comme une concession faite aux FARC. Santos s'en est expliqué mardi soir à la télévision. La désescalade du conflit est un pas vers un accord de paix définitif, a-t-il dit, en rappelant que les FARC ont décrété un cessez-le-feu unilatéral en décembre. D’ailleurs, sur le terrain, il est très bien respecté.
Mais l'ex-président Alvaro Uribe lui ne change pas de ligne. Il reproche encore et toujours à Santos de céder au chantage des FARC, de démoraliser les militaires, bref de trahir la patrie. L'armée, a dit mardi M.Uribe, ne peut être mise sur pied d'égalité avec les « terroristes », ni renoncer à son devoir constitutionnel qui est de les combattre.
Le gouvernement a répondu que l'arrêt des bombardements ne constitue pas un cessez-le-feu. L'armée poursuivra ses opérations contre les FARC, et notamment ses activités de renseignements pour démanteler les réseaux guérilleros et capturer leurs membres. Il en faut plus pour calmer Alvaro Uribe.