FARC: l’ex-président colombien Uribe fustige l’arrêt des bombardements

La suspension des bombardements contre la guérilla des FARC fait débat en Colombie. La mesure a été annoncée mardi par le président Juan Manuel Santos, alors qu'à La Havane, les négociations de paix entre gouvernement et guérilla se poursuivent. Les partisans du processus de paix se réjouissent de voir qu'elles avancent et qu'elles produisent des résultats. Ses détracteurs, comme l'ex-chef d'Etat Alvaro Uribe, s'inquiètent.

Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf

Pas de cessez-le-feu sans accord de paix : c'était la ligne du président Santos. Le moratoire sur les bombardements apparaît donc comme une concession faite aux FARC. Santos s'en est expliqué mardi soir à la télévision. La désescalade du conflit est un pas vers un accord de paix définitif, a-t-il dit, en rappelant que les FARC ont décrété un cessez-le-feu unilatéral en décembre. D’ailleurs, sur le terrain, il est très bien respecté.

Mais l'ex-président Alvaro Uribe lui ne change pas de ligne. Il reproche encore et toujours à Santos de céder au chantage des FARC, de démoraliser les militaires, bref de trahir la patrie. L'armée, a dit mardi M.Uribe, ne peut être mise sur pied d'égalité avec les « terroristes », ni renoncer à son devoir constitutionnel qui est de les combattre.

Le gouvernement a répondu que l'arrêt des bombardements ne constitue pas un cessez-le-feu. L'armée poursuivra ses opérations contre les FARC, et notamment ses activités de renseignements pour démanteler les réseaux guérilleros et capturer leurs membres. Il en faut plus pour calmer Alvaro Uribe.

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