Au moment où le secrétaire d'Etat américain John Kerry rencontre le président ukrainien Petro Porochenko, cette question fait débat dans les journaux outre-Atlantique.
« Arrêtez de vous défilez ! Armez l'Ukraine ! », s'exclame de but en blanc leChicago Tribune. « Obama craint qu'en envoyant des armes américaines en Ukraine, Poutine pourrait en faire autant. Et en effet, c'est un risque. Oui, le conflit pourrait déborder sur d'autres pays de la région et nécessiter une intervention de l'OTAN », admet l'éditorialiste. « Mais pendant que les Etats-Unis et leurs alliés hésitent, la Russie avance », souligne le Chicago Tribune, avant de conclure: « Aider l'Ukraine à se défendre n'est pas contraire à la quête d'une solution pacifique de la crise, non : l'envoi d'armes défensives est même essentielle pour parvenir à une issue politique ».
Même son de cloche dans les colonnes de USA Today qui écrit : « Les sanctions contre la Russie étaient le bon premier pas. Mais force est de constater qu'elles sont un échec. Maintenant, il faut accroitre le coût et le danger pour Poutine. Envoyer des armes en Ukraine peut se faire rapidement. Obama devrait donner son feu vert ».
Le Sacramento Bee estime au contraire que « les Etats-Unis ne devraient surtout pas se précipiter dans une guerre avec la Russie. Même si les armes, demandées par Kiev, sont des armes défensives, qui peut nous garantir qu'elles ne seront pas utilisées dans une offensive ? », s'interroge le journal régional. « Et si malgré tous les séparatistes continuaient d'avancer, les Etats-Unis et l'Otan se décideraient-ils à envoyer des armes plus sophistiquées ? Non, non », estime l'éditorialiste californien, « mieux vaut laisser la direction des opérations en Ukraine entre les mains des dirigeants européens. Après-tout il s'agit de leur arrière-cour, pas de la nôtre ».
Brésil : polémique après démission de la direction de Petrobras
Au Brésil, beaucoup de commentaires aujourd'hui après la démission de la PDG du géant pétrolier Petrobras, Graca Foster, et de l'ensemble de sa direction. L'entreprise est impliquée dans un immense scandale de corruption. O Globo critique « l'amateurisme du gouvernement dans la gestion de cette crise », car l'équipe de Dilma Roussef n'a pas encore désigné de successeur à la tête du géant pétrolier. Une vacance du pouvoir « insensée » selon l'éditorialiste.
Le quotidien Estadao appelle au contraire tout le monde à garder son calme. « Nous sommes dans une période de crise de gouvernance généralisée du secteur public fédéral. Il faut maintenant que Petrobras désigne son futur patron. Un changement qui doit intervenir rapidement », estime l'éditorialiste tout en soulignant qu' « il faut quelqu'un de qualifié pour ce poste car il ne s'agit pas d'un poste quelconque. Il s'agit d'une entreprise qui représente une partie du PIB national brésilien ».
Venezuela : PDG de Farmatodo inculpé pour « déstabilisation de l’économie »
Au Venezuela, les dirigeants de la chaîne de pharmacies Farmatodo sont privés de liberté. Le PDG de Farmatodo ainsi que plusieurs autres hauts dirigeants de l'entreprise ont été arrêtés samedi dernier. La nuit dernière, le PDG et le vice-président de Farmatodo ont été inculpés pour boycott et déstabilisation de l'économie vénézuélienne, rapporte le journal El Universal. Le gouvernement socialiste reproche à la chaîne de retenir sciemment des médicaments et ainsi créer des pénuries dans le secteur de la santé, des pénuries qui expliqueraient les longues files d'attente devant les pharmacies du pays.
Du coup, les deux chefs de Farmatodo sont maintenus en détention. Et comme le fait remarquer le journal Correo del Caroni, les deux accusés, « depuis leur arrestation arbitraire samedi dernier, n'ont eu accès ni à un avocat ni à un membre de leurs familles ». Le président de la fédération vénézuélienne des chambres de commerce, Jorge Roig, prend la parole dans les colonnes d'Ultimas Noticias. Il assure que « les détentions arbitraires de dirigeants de chaînes de pharmacies et de supermarchés créent un climat de tension et sont en train de diaboliser le secteur entrepreneurial ». Jorge Roig souligne également qu'aucun des accusés n'a eu droit à la parole. « Toutes ces arrestations et contrôles se sont toujours transformés en procès sommaires. Mais le problème des pénuries persiste », conclut Ultimas Noticias.