Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
C'est de bonne guerre en période de cohabitation. Les représentants opposés à la reprise des relations avec Cuba ont eu la parole pendant l'audition de Roberta Jacobson.
Le ton était donné avec la première oratrice, Iléana Ros Lehtinen, née à La Havane. Pour cette élue de Floride dont la famille a fui le régime Castro, la politique Obama est inacceptable, d'autant plus que les négociations avec La Havane ont été menées dans le plus grand secret.
« Arelis Palacios [activiste pro-démocratie, ndlr] a été brutalement battue et elle a dit à la Sécurité d'Etat : "je préfère mourir plutôt que rester silencieuse et accepter cela." Tout ça est arrivé pendant que les Etats-Unis négociaient secrètement avec le régime de Cuba. Honte à nous ! », s'est offusquée l'élue républicaine.
Roberta Jacobson, calme mais tendue pendant les longues heures d'audition, a repris point par point les explications données par Barack Obama le 17 décembre. La priorité est la réouverture d'une ambassade.
« Nous pensons que nous pouvons avancer dans le domaine des droits de l'homme et de la démocratie, en apportant de l'aide aux Cubains, et en ayant ce canal direct avec le gouvernement pour faire passer ces préoccupations », a déclaré la secrétaire d’Etat adjointe pour les Affaires américaines.
La politique américaine, le boycott total de Cuba pendant 50 ans, n'a pas fonctionné, a-t-elle ajouté. La réouverture d'une ambassade des Etats-Unis à Cuba devrait être le premier pas dans la voie d'une normalisation appelée de leurs voeux, assure Roberta Jacobson, par les Cubains rencontrés lors de son voyage fin janvier.