Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
« Je veux offrir des mots chaleureux de bienvenue à un très cher ami, sa sainteté le Dalaï Lama qui est un réel exemple pour ce qui est de la compassion et nous inspire dans notre combat pour la liberté et la dignité de tous les humains ». Ces mots de bienvenue peuvent sembler anodins, mais ils sont d’une haute portée diplomatique.
Barack Obama salue son « ami », alors que la Chine a officiellement protesté en début de semaine dès l’annonce de la présence du chef spirituel tibétain, à cette traditionnelle séance de prière, et même si le président des Etats-Unis et le Dalaï Lama n’ont pas eu d’entretien.
L’accueil dont bénéficie le Dalaï Lama à Washington a toujours irrité Pékin. Et s’il est un dossier sur lequel républicains et démocrates sont d’accord, c’est celui-ci. La Maison Blanche, quel que soit son locataire, a toujours reçu le leader spirituel. Barack Obama ne fait pas exception à la règle, les hommes se sont rencontrés à trois reprises. Les rendez-vous sont toujours présentés comme des entretiens personnels, et ils n’ont pas lieu dans le bureau ovale. Mais pour la Chine, il s’agit « d’une entorse aux principes ».
Jusque-là toutefois, chacun reste dans son rôle, sans que les relations ne se dégradent : Washington reçoit le Dalaï Lama et Pékin proteste. Les choses s’arrêtent là.