Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Les avocats de Djokhar Tsarnaev avaient-ils raison en demandant la délocalisation du procès de Boston ? Est-il possible de composer, dans la ville où a eu lieu l’attentat, un jury impartial ? La tâche s’avère délicate si l’on en croit les journalistes qui ont assisté aux dernières audiences.
Sur les 1 350 citoyens de Boston pré-sélectionnés et qui ont rempli un questionnaire détaillé, plus d’une centaine ont été retenus pour être interrogés par la défense et l’accusation, qui doivent ensuite choisir douze jurés. Or, parmi les 40 premières personnes à répondre à cette convocation, rares sont celles qui correspondent aux critères. Des jurés potentiels ont été immédiatement excusés, plusieurs d’entre eux connaissent des victimes. Ils ont avoué qu’avant même la comparution du premier témoin, ils estiment que Djokhar Tsarnaev est coupable.
D’autres, par conviction, ont refusé d’envisager la peine capitale. Djokhar Tsarnaev, présent dans la salle, n’a jamais levé les yeux, pour croiser le regard de ceux qui seront appelés à décider de son sort.