A la Une: Cuba/Etats-Unis, la reprise des relations diplomatiques

Le New York Times, qui publiait régulièrement des éditoriaux ces dernières semaines en faveur d’une nécessaire levée de l’embargo, titre sur l’avancée historique du président Obama dans les relations avec Cuba. Un éditorial à consulter en deux langues, en anglais et aussi en espagnol.

La décision de l’administration américaine de restaurer ses relations diplomatiques, de faire en sorte de retirer Cuba de la liste américaine des Etats soutenant le terrorisme, de lever les restrictions de voyage et de commerce, constitue un changement qui a été largement soutenu dans nos pages, rappelle l’éditorialiste. Les Etats-Unis ont bien fait de faire pression pour exiger le respect des libertés individuelles et un changement démocratique à Cuba, mais son approche punitive a été totalement contreproductive, écrit-il.

« Nous devons parler du présent et du futur », avait confié Raul Castro au parlementaire américain Jim McGovern, rapporte Politico qui révèle les dessous des discussions secrètes qui se sont déroulées depuis 18 mois. Le Miami Herald publie un document interactif sur les relations entre Cuba et les Etats-Unis depuis la Révolution cubaine de 1959.

En Colombie, la guérilla des FARC annonce un cessez-le-feu unilatéral et indéfini

Le chef des négociateurs pour le gouvernement colombien, Humberto de la Calle, a appelé à l’accélération des discussions de paix pour l’année 2015 : « le processus doit entamer sa dernière ligne droite », rappelle El Espectador.

Et c’est dans ce contexte que les FARC ont annoncé hier, dans un communiqué, un cessez-le-feu unilatéral et pour une durée indéterminée, à compter de samedi, que les FARC appellent à transformer en armistice. Une annonce que le gouvernement colombien a saluée, mais il refuse les conditions de sa vérification. « Nous commencerons à en discuter lorsque démarrera formellement la discussion du troisième point sur la « fin du conflit » » a répondu le président Santos dans un communiqué cité dans El Tiempo.

A La Havane, les Cubains ont laissé éclater leur joie à l’annonce du rapprochement avec les Etats-Unis

Le journal officiel Granma fait une large place au discours de Raul Castro qu’il publie intégralement, en soulignant cette phrase : « Nous devons apprendre l’art de cohabiter de façon civilisée, dans le respect de nos différences ».

Les trois Cubains détenus depuis 16 ans aux Etats-Unis ont été accueillis en héros. « Joie, émotion, euphorie, pleurs, optimisme, attentes, surprise », cite Granma. « Les mots ne sont pas assez forts pour décrire ce que vit Cuba. Plus de 50 ans ont passé depuis la rupture des relations diplomatiques avec les Etats-Unis et l’instauration d’un blocus économique injuste », souligne le journal.

Un Cubain cité dans Granma fait part de sa joie, mais « sur le rétablissement des relations entre Cuba et les Etats-Unis, on doit attendre de voir ce qui va se passer, et si les conditions de ce rétablissement seront équitables ».

Le pape, le Vatican et le Canada ont joué un rôle clef dans ce rapprochement

Pour l’éditorialiste de Folha de Sao Paolo, en moins de deux ans, le pape François a produit son premier miracle : jouer les intermédiaires pour le rapprochement historique entre les Etats-Unis et Cuba.

Même le Vénézuélien Nicolas Maduro a exprimé la joie du peuple vénézuélien face à ce qu’il a appelé une « rectification historique », rapporte El Universal. « Il était temps », titre Tal Cual. « La décision de Barack Obama de rétablir ses relations avec Cuba est la meilleure nouvelle de cette fin d’année ».

Et Le Devoir de souligner : « Si Barack Obama et Raúl Castro ont pris la peine de remercier le Canada, c’est que le pays a accueilli les pourparlers qui ont mené à cette réconciliation historique, aconfirmé Stephen Harper. Des réunions secrètes se sont déroulées sur le sol canadien depuis 18 mois ».

Une annonce qui fait grincer les dents des anticastristes aux Etats-Unis et les républicains

Pour l’écrivain cubain Vicente Echeverri qui publie un article dans le Nuevo Herald de Miami intitulé « La liberté non négociable », le 17 décembre est une date maudite, un jour de deuil. Selon lui,« le président Obama a voulu démonter de façon cynique une situation qui constitue un vestige de la guerre froide. Certains exilés cubains en profiteront bien pour faire des affaires avec les assassins de leur patrie. Mais nous ne vendrons pas notre liberté pour laquelle nos grands fondateurs ont donné leur sang », conclut-il.

Le journal mexicain Milenio, lui, parle de l’ouverture du verrou castriste, mais l’éditorialistemet dans la balance la chute du prix du pétrole : « tout le monde admet que sans la subvention vénézuélienne, Cuba se retrouvera à nouveau en crise comme dans les années 90 », prévient-il.

Raul Castro attend une levée de l’embargo américain sur Cuba
 
Pour le président cubain, il faut une levée totale de l’embargo. Obama a promis de peser sur le Congrès américain qui doit en décider, ce ne sera pas chose facile. Les dents grincent chez les républicains qui ont promis de tout faire pour s’opposer à la levée de l’embargo.

Et le journal colombien Semana de titrer : « Les républicains, un caillou dans la chaussure d’Obama et de Cuba ». Selon le journal argentin La Nación, « vingt-cinq ans après le début de son effondrement, le Mur de Berlin a terminé sa chute hier à Cuba ». Et de poursuivre : « c’est le virage le plus important que le régime des Castro ait donné en direction d’une libéralisation de l’économie cubaine qui coïncide avec la crise de son grand allié, le chavisme au Venezuela, victime de la chute des prix du pétrole ».

 

 

Partager :