Etats-Unis: entre Noirs et Blancs, une justice à deux vitesses

La décision du grand jury de Ferguson de ne pas poursuivre le policier qui a tué le jeune afro-américain Michael Brown suscite une vague d'indignation aux Etats-Unis. Dans plusieurs villes du pays des manifestants ont protesté contre ce qu'ils estiment être une nouvelle injustice faite aux minorités. Un sentiment qui s'appuie pourtant sur une réalité : un policier blanc qui a tué un Noir est effectivement rarement ennuyé par la justice.

Memphis, 1974. Edward Garner, un adolescent de 15 ans, non armé, reçoit une balle dans la tête. Le policier est acquitté.

New York, 1999. Quatre policiers tirent sur le jeune Amadou Diallo, lui aussi n'a pas d'arme. Les policiers tirent 41 fois. Les jurés leur accordent la légitime défense et refusent de les inculper.

On pourrait continuer la liste des exemples auxquels s'ajoutent le dernier cas en date, celui de Michael Brown. Rien que depuis le mois d'août, quatre Afro-Américains, tous non armés, ont été tués par la police. Une dérive que les organisations de défense de droits de l'homme ne cessent de relever.

Il n'est donc pas étonnant que la communauté afro-américaine ait une confiance très limitée dans la police. C'est l'institution la moins respectée. D'ailleurs, le gouvernement reconnait la discrimination des Noirs devant la justice : le risque d'un contrôle de la police est trois fois supérieur pour un Afro-Américain que pour un Blanc.

Cette discrimination se reflète également dans les condamnations. Exemple : Dearborn, une ville de 100 000 habitants dans le Michigan. Les Afro-Américains constituent seulement 4% de la population, mais la moitié des personnes incarcérées.

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