Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Plus le temps passe, plus l’angoisse et le désespoir grandissent chez les parents des 43 étudiants portés disparus. Plongés dans l’incertitude, ils exigent des autorités qu’elles donnent sans attendre des informations sur les cadavres retrouvés dans les fosses clandestines, craignant qu’il puisse s’agir de leurs enfants.
Pour faire pression sur le gouvernement de l’État de Guerrero, dimanche, les proches des victimes ont bloqué durant plusieurs heures l’autoroute Mexico-Acapulco, en compagnie d’étudiants des écoles normales de la région.
Mais les familles devront attendre entre quinze jours et deux mois avant que les autorités puissent déterminer l’identité des cadavres, certains d’entre eux étant calcinés. Des tests génétiques sont en cours. Ils doivent permettre de comparer l’ADN des corps exhumés à celui des parents des étudiants disparus qui, ces derniers jours, ont fourni des échantillons sanguins.
Les fosses clandestines ont pu être localisées après l’interrogatoire de deux tueurs qui ont avoué avoir séquestré et assassiné 17 étudiants sur ordre du chef d’un cartel local de la drogue. Leurs déclarations ont également permis l’arrestation d’une trentaine d’individus, parmi lesquels 22 policiers accusés d’avoir assassiné trois des étudiants qui manifestaient à Iguala, et d’avoir arrêté une quarantaine d’entre eux sur instruction du chef de la sécurité publique de la ville.