Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Le 30 septembre 1991, Jean-Bertrand Aristide était chassé du pouvoir par un coup d'Etat militaire. Mardi, ses partisans ont symboliquement pris les rues car, à l'exemple de Vladimir, ils dénoncent une dérive du pouvoir actuel.
« On se souvient, il y a 23 ans, dit-il, du massacre qui a été perpétré sur Famni Lavalas, sur nous, tous les pauvres qui revendiquaient le respect de leurs droits. Après 23 ans, c'est la même chose qui revient avec le régime de Martelly qui veut nous laisser sur le carreau. On prend la rue pour dire non à ce régime Martelly-Lamothe. »
Dans le cortège de plusieurs milliers de personnes, on critique surtout l'incapacité du pouvoir à respecter le calendrier électoral.
« Cette affaire de magouilles que le gouvernement fait pour organiser des élections de façon à garder le pouvoir, nous, on n’en veut pas y être mêlés, confie Ronald Faro, un autre partisan d'Aristide. Depuis trois ans, Martelly ne veut pas faire les élections mais il nous fait danser chaque année avec trois carnavals. On ne peut pas accepter ça dans un pays qui dit vouloir respecter la Constitution. »
Les manifestants voulaient finir leur défilé devant la maison de l'ancien président Aristide, mais le cortège a été dispersé avant par la police à coups de grenades lacrymogènes.