Le gouverneur de l’État de Missouri, Jay Nixon, a décidé de faire appel à la Garde nationale pour calmer la situation. D’après le New York Times, cette décision intervient après la nuit la plus violente qu’ait connu Ferguson depuis les débuts des émeutes il y une semaine. Dimanche soir, le 17 aout 2014, la police a été prise pour cible par des tirs à balles réelles et des cocktails Molotov. Elle a riposté avec des moyens qu’elle n’avait jamais utilisés jusqu’à présent : des gaz lacrymogènes, des balles de caoutchouc et la présence de centaines de policiers anti-émeute. Un déploiement de force impressionnant qui, selon le New York Times, a permis de ramener le calme dans les rues de Ferguson vers minuit, avant l’entrée en vigueur du couvre-feu.
Les manifestants accusent la police d’avoir agi sans avoir été provoquée, ce que démentent les autorités. Mais d’après le chef de la Highway Patrol, la police d’État en charge de la sécurité des autoroutes et désormais de la sécurité de la ville, c’est un petit groupe d’agitateurs qui est responsable des violences de la nuit dernière. Ron Johnson s’est exprimé dans colonnes du Saint-Louis Post Dispatch. Ce journal local nous apprend que le chef de la Highway Patrol n’envisageait pas de faire appel à la Garde nationale. « Ce n’est pas prévu », avait-il déclaré lors d’une conférence de presse. Mais un peu plus tard, le gouverneur Jay Nixon annonçait le déploiement de cette force militaire de réserve.
Michael Brown tué par six balles
Le New York Times s’est procuré le rapport d’une nouvelle autopsie effectuée à la demande de la famille. A l’aide de dessins, le journal nous montre où Michael Brown a été touché exactement : en fait, il a reçu deux balles dans la tête et quatre dans le bras droit. Tous les coups ont été tirés à distance alors que Michael Brown se trouvait face au policier. Le New York Times rappelle que le médecin légiste qui a effectué l’autopsie est un expert renommé dans son domaine : à 80 ans, le Dr Michael Baden a déjà examiné les corps du pasteur et militant pour les droits civiques, Martin Luther King, et de l’ancien président John F. Kennedy, tous les deux assassinés dans les années 1960.
Ce rapport risque de ne pas calmer les manifestants qui réclament justice. Les autorités de la ville semblent se préparer à ce que la situation demeure tendue dans les prochains jours. Elles ont annoncé le report de la rentrée des classes, selon le Saint-Louis Post Dispatch. Mais sur le long terme, il faudra plus que la présence des forces de l’ordre pour répondre à la colère des habitants. Le New York Times résume bien le dilemme auquel est confronté Ferguson : « Black town white power » : une ville habitée majoritairement par des Afro-Américains et gérée par des Blancs.
Le Brésil qui fait ses adieux à Edouardo Campos
Samedi 16 aout, plus de 160 000 personnes ont rendu un dernier hommage au candidat socialiste à l'élection présidentielle, tué mercredi dans un accident d'avion. C’était à Recife, dans le nord-est du Brésil où Edouardo Campos a été inhumé dans la soirée. Selon le Diario de Pernambouco, tous les principaux dirigeants politiques étaient présents, notamment la présidente Dilma Rousseff et celle qui pourrait bien être sa principale rivale dans la course à la présidence, Marina Silva.
Un rare moment de communion, mais qui ne saurait durer. La campagne présidentielle, suspendue en raison de la mort d’Edouardo Campos, reprend demain, le mardi 19 aout. Et un nouveau sondage publié ce matin par la Folha de Sao Paulo montre que Dilma Rousseff, donnée gagnante jusqu’à présent, a du souci à se faire. Si l’écologiste Marina Silva est investie comme nouvelle candidate du PSB – ce qui devrait se faire mercredi prochain, une victoire de la présidente est plus qu’incertaine. Dans l’hypothèse d’un face à face au deuxième tour, Marina Silva rassemblerait 47% des voix contre 43% en faveur de Dilma Rousseff. Aucun doute, conclut la Folha de Sao Paulo, la candidature de Marina Silva remet les compteurs de la campagne électorale à zéro.