Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
La torture au Mexique est une pratique généralisée dans toutes les corporations policières, dans l’armée, dans la marine, a déclaré Juan Mendez à la fin de sa visite dans plusieurs Etats du Mexique. « J’ai l’obligation de dire au gouvernement, mais aussi à la société mexicaine, que la torture est une endémie, une plaie qu’il faut soigner », a-t-il affirmé. Le Mexique est l’un des rares pays au monde où le détenu est coupable jusqu’à ce qu’il parvienne à démontrer son innocence et la torture, dès la garde à vue, permet de lui faire signer ses aveux.
Autrement dit, il n’y a pas de présomption d’innocence. Le visiteur de l’ONU s’est également inquiété de l’impunité absolue des tortionnaires qui ne sont jamais condamnés lorsqu’un détenu parvient à faire reconnaitre qu’il a été torturé. Il regrette que les victimes ne soient pas indemnisées. Il est également préoccupé par l’abus d’autorité qui prévaut dans toutes les prisons, porte ouverte aux mauvais traitements et à la torture psychologique. Le rapport final de l’ONU ainsi que ses recommandations seront remis dans trois ou quatre semaines en privé au président Enrique Peña Nieto.