Deuxième journée de la mastication de la coca en Bolivie

La Bolivie a organisé hier mercredi sa deuxième journée nationale de mastication de feuilles de coca. Une façon de célébrer la décision prise l’an passé par l’ONU d’autoriser officiellement les Boliviens à mâcher des feuilles de coca, une pratique ancestrale dans les Andes, mais qui était jusque-là interdite par la Convention unique sur les stupéfiants des Nations unies.

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode.

Les Indiens des Andes mâchent depuis des millénaires la feuille de coca pour combattre la fatigue, la faim ou encore le mal d'altitude. La plante est également utilisée dans les rituels sacrés des indigènes boliviens.

C’est devant l’ambassade des Etats-Unis, qu’ils accusent de « diaboliser » la plante sacrée des Incas, que les manifestants ont décidé de s’installer pour pratiquer l’acullico, la mastication traditionnelle des feuilles de coca. Pour les cocaleros boliviens, qui réclament désormais la dépénalisation internationale de la feuille de coca, Washington est en effet le principal ennemi de la feuille sacrée, car il l’assimile sans nuances à son principal dérivé, la cocaïne.

« Un jour les Etats-Unis devront s’excuser... »

« Les Etats-Unis croient que la coca est blanche, explique Ernesto Cordero, représentant des producteurs de coca de La Paz. Non, elle n’est pas blanche, elle est verte. Et un jour les Etats-Unis devront s’excuser devant le monde entier et reconnaître qu’ils ont eu tort. Cette coca que nous mâchons ici aujourd’hui est un bienfait pour la santé. »

Désormais, l’objectif du gouvernement est également d’obtenir la dépénalisation internationale de la feuille, afin de pouvoir un jour exporter des infusions ou des médicaments à base de coca.

25 000 hectares de plantations de coca en Bolivie

« L’exportation de produits dérivés de la feuille sacrée de coca est possible, affirme Jorge Medina, député du parti au pouvoir, le MAS. C’est notre objectif, en tant que peuple cocalero, de prouver au monde que la feuille de coca peut fournir d’autres dérivés qui peuvent bénéficier à la population de toute la planète. »

D’après les Nations unies, il y avait en 2012 en Bolivie environ 25 000 hectares de plantations de coca, soit plus du double de la quantité légale destinée à la consommation traditionnelle. Le pays reste le troisième producteur mondial de cocaïne.

 → A (RE)LIRE : La Bolivie en fête après l'accord donné par l'ONU à mâcher des feuilles de coca

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