Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Depuis l’explosion de Córdoba, qui a fait trois morts, le gouvernement national s’efforce de garantir la sécurité dans les provinces en envoyant la gendarmerie là où des incidents éclatent. Mais le mouvement s’étend comme une traînée de poudre. À chaque fois, dès que les policiers se mettent en grève, des supermarchés et des magasins sont attaqués par des groupes, généralement composés de jeunes, arrivant sur place à moto ou avec des camionnettes, tandis que les commerçants et des habitants du quartier forment des milices d’auto-défense.
Liens entre la police et les délinquants
Après une ou deux nuits d’anarchie, les autorités provinciales accordent les augmentations salariales demandées, avant que cela ne recommence ailleurs. Ce qui surprend c’est la coordination entre les mutineries policières et l’entrée en action des vandales. Car il s’agit bien de vandalisme : plus que de la nourriture, ce qui est recherché par ceux qui attaquent les commerces, c’est des téléviseurs dernier cri, des ordinateurs et des vêtements de sport.
Pour beaucoup, c’est bien la preuve des liens qui existent entre la police et la délinquance, en particulier le narcotrafic, dont le pouvoir s’étend en Argentine sous l’égide des cartels mexicains et colombiens.
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