Les républicains ont soumis jeudi un plan à Barack Obama pour sortir de l'impasse. Ils sont prêts à relever temporairement le plafond de la dette mais ne veulent pas mettre un terme à la fermeture partielle du gouvernement fédéral.
Le Washington Post détaille le plan des conservateurs : « Les républicains proposent - sans aucune contrepartie - de relever le plafond de la dette jusqu'au 22 novembre. C'est une solution temporaire qui a l'avantage d'offrir six semaines de plus pour trouver un véritable accord budgétaire », écrit le quotidien qui poursuit : « En revanche, les républicains ne veulent voter cette proposition à la Chambre des représentants que si Barack Obama s'engage à ouvrir des négociations budgétaires. Et c'est seulement à ce moment-là que les républicains accepteront de voter une loi de finance pour mettre un terme au « shutdown ». Les républicains n'ont pas non plus précisé quelles concessions ils exigeront du gouvernement lors des négociations budgétaires ».
De son côté, le président a réagi prudemment. « Barack Obama a fait savoir qu'il pourrait accepter le relèvement temporaire du plafond de la dette. Mais il veut que les républicains lui permettent d'abord de rouvrir le gouvernement fédéral », rapporte encore le Washington Post. Le président demande donc que les conservateurs votent le relèvement de la dette et la loi de finance sans contrepartie et ensuite seulement il serait prêt à s'engager dans des négociations budgétaires.
Les commentaires sont avant tout très sévères à l'égard du Parti républicain. Le Chicago Tribune parle « d'un plan qui vise surtout à sauver le Parti conservateur ». Le Washington Post va encore plus loin et écrit dans son éditorial que la proposition vise avant tout à sauver le président de la Chambre des représentants, John .
Le « sauve-qui-peut » des conservateurs préoccupe aussi le National Journal : « Les républicains sont forcés de faire un pas vers Barack Obama et les démocrates, parce que sinon ils vont perdre leur majorité à la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat en novembre 2014 », estime le quotidien conservateur. « Si jamais les Etats-Unis se trouvaient dans une semaine en défaut de paiement, les Américains tiendront les républicains pour responsables pour ce désastre d'ordre mondial ». Et le National Journal de conclure : « Perdre la majorité à la Chambre des représentants serait déjà terrible. Mais perdre pour une troisième fois de suite l'élection présidentielle en 2016 est un cauchemar qu'aucun républicain ne veut imaginer ».
Alors que les républicains estiment qu'ils ont fait un pas important en direction de Barack Obama, la presse, dans son ensemble, n'est pas de cet avis. « Le plan des républicains de la Chambre des représentants n'est que le strict minimum, rien de plus », lance le New York Times. « L'annonce grandiloquente par John Boehner de vouloir relever le plafond de la dette jusqu'à la fin novembre, ce que le président de la Chambre a qualifié de concession majeure, ne fait que repousser le danger d'un défaut de paiement à plus tard », estime l'éditorialiste. « Si les républicains avaient réellement la volonté de sortir du blocage politique, ils n'utiliseraient pas le « shutdown » comme arme secrète », critique le New York Times.
Même agacement dans les colonnes de USA Today qui écrit : « Barack Obama a raison de ne pas céder au chantage des républicains. Pourtant, c'est aussi à lui de trouver maintenant un moyen de sortir de l'impasse. Une crise sur le plafond de la dette, maintenant ou dans six semaines, serait une auto-mutilation ». Et pour clore ce chapitre sur le bras de fer américain, au moins pour aujourd'hui, voici l'avis de l'éditorialiste du Dallas Morning News qui s'interroge : « Est-ce que Washington va comprendre un jour que diriger signifie faire des compromis ? »
Venezuela : l’inflation monte en flêche
Au Venezuela, ce sont aujourd'hui les mauvais chiffres économiques qui font la Une de plusieurs journaux. Ce sont les chiffres publiés par la Banque centrale vénézuélienne qui relancent la polémique sur la mauvaise gestion du pays par le gouvernement chaviste. « Le Venezuela enregistre une inflation de 49,4% en douze mois », annonce El Universal en gros caractères. « Ce qui est », précise le quotidien de Caracas, « l'inflation la plus importante dans tout l'hémisphère ».
De son côté, le journal Ultimas Noticias titre : « Le prix des aliments a augmenté de 70% en un an ». Le quotidien rappelle que « le président Nicolas Maduro tient l'opposition pour responsable de l'inflation et du phénomène de pénuries. Une opposition accusée par le chef d'Etat de mener une guerre économique contre son gouvernement. Mais ces arguments », estime Ultimas Noticias, « risquent de bientôt ne plus convaincre personne. Et même son électorat de base, les populations défavorisées du Venezuela, n'y croit bientôt plus à ces paroles. Car ce sont elles qui souffrent le plus de l'inflation galopante. Une inflation qui les pousse encore plus dans la misère au lieu de les en sortir, comme le promettait le programme de Maduro ».