Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Le président américain est encore le bienvenu en Russie ! L’invitation tient toujours, tel est en substance le message envoyé par le Kremlin à la Maison Blanche. La Russie, qui se dit déçue de la décision de Barack Obama, refuse d’endosser une quelconque responsabilité dans cette affaire. « Il est clair que cette décision est liée à la situation de l'ex-collaborateur des services spéciaux américains Edward Snowden, une situation qui n'a pas été créée par nous », a expliqué Iouri Ouchakov, le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine.
Jusqu’au bout, le Kremlin a tenté de minimiser la portée de l’affaire Snowden, allant même jusqu’à la qualifier de trop insignifiante pour causer du tort aux relations entre Moscou et Washington. Le président russe avait aussi fait savoir qu’il ne laisserait pas cette affaire polluer les relations avec les Etats-Unis. Vladimir Poutine avait d’ailleurs observé une certaine distance avec cette affaire, laissant - officiellement - les services des migrations décider du sort réservé au jeune informaticien américain en fuite.
Pour autant, pas de quoi convaincre Washington, qui réclame son extradition. Moscou refuse, arguant d’une absence d’accord bilatéral. Face à ce nouveau coup de froid dans les relations, la Russie tente toutefois de garder la tête haute, et se dit « prête à travailler avec les partenaires américains concernant toutes les questions clé de l'agenda bilatéral ».
Mais la Russie se dit « déçue ». Elle interprète cette décision comme un refus de Washington de coopérer avec elle « sur un pied d'égalité ». Mardi, Barack Obama avait reproché aux Russes de revenir parfois à « une mentalité de la guerre froide ». Ces derniers mois, les relations américano-russes n'ont pas attendu l'affaire Snowden pour connaître un coup de froid, notamment en raison du dossier syrien.
Le président Obama sera bien en septembre en Russie, mais pour le G20. La visite américaine à Saint-Petersbourg n'est pour le moment pas remise en cause.