Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Une enquête criminelle a été ouverte par le ministère de l’Intérieur. L’affaire a aussi été prise en main par le puissant Comité d’enquête, chargé des dossiers sensibles. L’organe qualifie l'acte du bassiste du groupe de « crime cynique », tout en soulignant vérifier les agissements de la totalité des personnes impliquées dans l’affaire, « des exécutants directs aux organisateurs ». Le comité d’enquête s’apprête à demander pour cela l’assistance des Etats-Unis et de l’Ukraine.
Les musiciens ont présenté leurs excuses pour le geste déplacé mais, en faisant mine de s’essuyer le derrière avec le drapeau russe, le bassiste a choqué. « Ces imbéciles ne joueront pas sur scène », a aussitôt réagi le ministre russe de la Culture Vladimir Medinski sur son blog. « Ils auraient mérité la prison pour ce qu'ils ont fait », a renchéri Alexandre Tkatchev, le gouverneur de la région de Krasnodar, la région où le groupe devait se produire. A leur arrivée à Anapa, les musiciens ont été accueillis par des jets d’œufs et de tomates de la part de groupes ultraconservateurs.
Interrogés par la police locale, ils ont ensuite rapidement quitté la Russie. Plusieurs députés proches du pouvoir ont appelé les autorités à leur interdire tout séjour sur le territoire russe et estiment que les musiciens doivent être jugés. La loi russe prévoit jusqu’à un an de prison pour des faits de profanation du drapeau.