Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Un tribunal militaire reconnaît Bradley Manning non coupable de « collusion avec l’ennemi », le chef d’accusation le plus grave qui pesait sur lui. En déclarant Bradley Manning « non coupable de collusion avec l’ennemi », la juge militaire - la colonelle Denise Lindt - a estimé que le procureur n’avait pas réussi à la convaincre que le jeune soldat avait trahi son pays et avait divulgué 750 000 documents - en majorité classifiés - transmis à WikiLeaks avec l’intention qu’ils tombent entre les mains des ennemis des Etats-Unis, en particulier, al-Qaïda.
C’était le chef d’accusation le plus grave porté contre le soldat Manning. S’il avait été reconnu coupable, il risquait d’être condamné à la réclusion à vie sans possibilité de libération conditionnelle. Bradley Manning n’en est pas pour autant un homme libre. Si la juge l’a absous de trahison, elle l’a tout de même reconnu coupable de nombreuses violations de la loi sur l’espionnage.
Il a accepté de plaider coupable pour 11 des 21 chefs d’accusation, parmi les moins graves. Il a admis avoir divulgué les documents confidentiels mais il a affirmé qu’il ne croyait pas que leur publication nuirait aux soldats américains en Irak et en Afghanistan, ni à la sécurité nationale. Les audiences sur la fixation de sa peine commenceront dès mercredi et celui que ses avocats ont décrit comme « naïf et bien intentionné » saura alors combien de temps il passera en prison.