Prism: à la tête de l’UE, la Lituanie refuse de critiquer les Etats-Unis

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, accompagné de 26 commissaires, est à Vilnius en Lituanie, pays qui depuis le 1er juillet 2013 préside l'Union européenne. Jeudi, la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite est revenue sur les révélations concernant l'espionnage de pays de l'Union européenne par les Etats-Unis, mais elle s'est refusée à faire la moindre critique.

Avec notre envoyé spécial à Vilnius, Quentin Dickinson

Pour le chef de l’Etat lituanien, pas question de demander des excuses aux Etats-Unis, tout au plus des éclaircissements techniques, car, fait observer Dalia Grybauskaite, « le choix du moment de ces révélations, qui ne sont pour l’instant que des rumeurs propagées par la presse, n’est pas l’effet du hasard (...), juste avant la date prévue du lancement des négociations d’une zone de libre-échange euro-américaine. Et le fait qu’Edward Snowden [le jeune Américain qui a révélé le dispositif de surveillance mondiale Prism, ndlr] se trouve à Moscou incite à faire cinq fois plus preuve de méfiance », ajoute-t-elle.

Car à l’entendre, toutes les manipulations sont possibles de la part de Vladimir Poutine à cause de qui « la Russie connaît moins de démocratie et moins de respect des droits de l’homme. Raison de plus pour que les Européens ne s’engagent pas dans une autre zone de libre-échange qui les lierait à la Russie et à quelques-uns des voisins sous influence de cette dernière. N’attendez pas de ma présidence de l’Union que l’on critique nos amis américains ». Le ton est donc donné pour les six prochains mois à l’issue desquels la présidence tournante de l’Union européenne reviendra à la Grèce.

Partager :