Rupert Murdoch et Wendi Deng, chers divorcés

A 82 ans, Rupert Murdoch divorce de sa troisième épouse, Wendi Deng, femme d’affaires née en Chine. Le magnat des médias australo-américain, propriétaire du puissant groupe News Corp, a fait cette annonce en évoquant une relation qui « s’est brisée de façon irrévocable » depuis plus de six mois.

Rupert Murdoch a rencontré Wendi Deng il y a quinze ans. Fille d’un directeur d’usine à Canton, elle lui servait d’interprète lors d’un voyage en Chine. Elle exerçait le même métier auprès d’un couple américain résidant en Chine, avant d’arriver aux Etats-Unis en 1988. Etudiante en médecine et interprète dans son pays natal, elle a encore plus diversifié ses activités professionnelles en Amérique. En effet, elle y a obtenu un MBA de management à la prestigieuse université de Yale. En 1996, elle a également décroché un stage à Star TV, faisant partie de la galaxie News Corp.

« Femme trophée »

Onze ans après son arrivée aux Etats-Unis, elle devient la troisième épouse de l’un des plus puissants hommes d’affaires de la planète, qui obtient le divorce de sa deuxième femme, Anna, seulement dix-sept jours avant son mariage avec Wendi Deng. La cérémonie a suscité à l’époque beaucoup de scepticisme et de commentaires acerbes, en raison notamment de la différence d’âge. La troisième Madame Murdoch avait été décrite au mieux comme une « femme trophée », au pire comme une « chercheuse d’or ».

Le mariage a quand même tenu quatorze ans. De trente-huit ans sa cadette, Wendi Deng a eu deux filles avec le magnat des médias : Grace Helen, 11 ans, et Chloé, 9 ans. Rupert Murdoch a quatre autres enfants, tous adultes, de ses deux précédents mariages. Sa fille aînée, Prudence, a dix ans de plus que Wendi Deng. Celle-ci a une réputation de femme extrêmement ambitieuse, avec une capacité exceptionnelle à se créer des réseaux, incluant des personnages comme l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, l’actrice Nicole Kidman ou le chanteur Bono.

Et la fortune dans tout ça ?

Pourtant, Wendi Deng n’avait pas de droit de vote dans le groupe de son propre mari, News Corp. Ainsi, leur divorce ne devrait pas affecter le pouvoir de Rupert Murdoch sur l’entreprise, qui détient notamment le Wall Street Journal, le Times de Londres, et les télévisions Fox et Sky. D’ailleurs, l’annonce du divorce du chef intervient quelques jours avant la scission de News Corp en deux sociétés, dont Rupert Murdoch assurera la présidence des conseils d’administration. L’une des nouvelles entités regroupera la presse écrite et l’édition ; l’autre, la télévision et le cinéma.

Si l’on est à peu près sûr de l’absence d’un quelconque impact du divorce de Rupert Murdoch sur l’organisation interne et sur la distribution du pouvoir au sein de News Corp, on connaît moins les conséquences financières de la fin de son troisième mariage sur sa fortune, estimée à plus de neuf milliards de dollars. Son précédent divorce lui aurait coûté plus d’un milliard et demi.

Partager :