Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Le jeune soldat américain maintient la stratégie qu’il avait choisie lors des audiences préliminaires. Sur les 22 chefs d’accusation qui pèsent contre lui, Bradley Manning plaide coupable de dix. Il se considère en revanche innocent de celui de « collusion avec l’ennemi » ou de « publication sur internet de renseignements militaires en sachant qu’ils seront accessibles à l’ennemi ».
Cette dernière charge sera centrale dans le procès qui s’est ouvert ce lundi 3 juin. Si le gouvernement parvient à démontrer que les informations transmises par Bradley Manning à WikiLeaks sont arrivées entre les mains d’al-Qaïda, alors le soldat risque d’être condamné à la prison à vie.
Un membre du commando contre Ben Laden attendu à la barre
Pour faire cette démonstration, le procureur entend faire témoigner plusieurs personnes, notamment l’un des membres du commando contre Oussama Ben Laden, en mai 2011.
Selon l’accusation, ce militaire pourra attester que le chef d’al-Qaïda était en possession de certaines informations révélées par Wikileaks. Ce témoignage se fera à huis clos, depuis un lieu tenu secret et le témoin pourrait être déguisé afin de rester anonyme.
Ce lundi, l’heure est aux déclarations préliminaires : celle du gouvernement et celle de la défense. La cour se penchera ensuite sur la personnalité de Bradley Manning, en entendant son camarade de chambrée en Irak ainsi que les enquêteurs qui ont interrogé l’accusé.