A la Une : accord historique entre le gouvernement colombien et les FARC

« La paix avance » se réjouit en pleine page le journal colombien El Espectador. « C'est la première fois qu'un accord entre le gouvernement et la guérilla laisse entrevoir la fin du conflit armée qui déchire la Colombie depuis plus de 50 ans », estime le quotidien.

Pourtant, cet accord a aussi provoqué du scepticisme. Selon le quotidien El Tiempo, « certains pensent que l'accord sur la réforme agraire a seulement été annoncé en raison des fortes pressions qui pesaient sur le gouvernement et les FARC pour obtenir les premiers résultats, 6 mois après le début des pourparlers de paix. D'autres encore soupçonnent que le texte signé par les deux partis cache des failles », résume le journal.

Des craintes, qu’El Tiempo balaie d'un revers de la main. « Soyons sérieux », lance le quotidien. « Il n'est pas logique de penser qu'après 50 années de guerre avec les FARC, la guérilla annonce un accord avec le gouvernement sur le thème agraire, thème qui est précisément le cœur du conflit, si les FARC n'avaient pas la certitude que cet accord apporte la solution à la guerre. Et pour cette raison, l'accord conclu est bel et bien un moment historique pour notre pays », conclut El Tiempo.

Les autres pays du continent américain ont unanimement salué ce premier résultat des pourparlers de paix. Joe Biden, le vice-président américain, qui effectue justement une visite officielle aujourd'hui à Bogota pour apporter le soutien de l'administration Obama aux négociations de paix, a estimé à son arrivée que cet accord était « une avancée majeure dans ces pourparlers », rapporte aujourd'hui La Vanguardia.

Toujours selon ce journal, le président vénézuélien, Nicolas Maduro et son homologue bolivien, Evo Morales, ont également salué cet accord historique. Nicolas Maduro a rappelé à cette occasion, que le président défunt Hugo Chavez rêvait d'une paix en Colombie. « Son vœu est en voie de s'exaucer », a estimé, ému, le nouveau président du Venezuela. Et enfin le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Pantino, a estimé que « cette bonne nouvelle était un pas vers la paix en Amérique ».

Venezuela : pas de titre de propriété pour les occupants de logements sociaux

Au Venezuela, les mauvaises nouvelles concernant le programme gouvernemental des logements sociaux s’accumulent. La Mission Viviendas, le projet phare du président défunt, Hugo Chavez, est censé fournir aux familles les plus modestes des logements dignes et leur permettre l'accès à la propriété. La Mission Viviendas est financée comme la plupart des actions sociales du régime chaviste par la manne pétrolière. Mais elle est mise à mal par les difficultés économiques que connait le Venezuela en ce moment.

Comme le rappelle le journal El Nacional, la semaine dernière déjà, Nicolas Maduro a fait une annonce qui a été très mal perçue par bon nombre de Vénézuéliens issus des classes défavorisées : à l'avenir, les bénéficiaires du programme Viviendas doivent payer pour l'accès à un logement social.

Pourtant, selon l'idée de Chavez, ces appartements devraient être mis à disposition des familles gratuitement. Et les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là : El Nacional révèle aujourd'hui que le gouvernement retient 386 000 titres de propriété, ce qui correspond exactement au nombre des logements construits dans le cadre de la Mission Viviendas depuis le lancement de ce programme en 2011. « Concrètement cela veut dire qu'aucune famille qui occupe actuellement un tel logement social n'est propriétaire, contrairement à ce qui a été initialement prévu et promis », explique El Nacional.

Selon le journal, « la plupart des immeubles sociaux ont été construits sur des terrains saisis et dont les occupants ont été expropriés. Comme les anciens propriétaires n'ont pas encore été indemnisés, le gouvernement ne peut pas fournir aux nouveaux habitants des titres de propriété, car il se trouve déjà dans l'illégalité la plus totale », conclut El Nacional.

Haïti : vers une « crise de gouvernance » ?

En Haïti un nouveau bras de fer entre le gouvernement et le parlement risque « de plonger le pays dans une véritable crise de gouvernance », alerte Le Nouvelliste.

Le sénat haïtien a convoqué pour ce mardi 28 mai 2013, le Premier ministre Laurent Lamothe et les membres de son cabinet. Le chef du gouvernement haïtien doit rendre des comptes sur l'utilisation de 5 milliards de gourdes, environs 118 millions de dollars américains, utilisés l'année dernière après le passage du cyclone Sandy.

Seulement voilà : une fois cette date de convocation pour le Premier ministre connue, le président de la République, Michel Martelly, a convoqué à son tour l'ensemble du corps législatif en session extraordinaire, également ce mardi. Ce qui empêche de facto le gouvernement de rendre des comptes sur sa gestion post-ouragan de l'année dernière. Pour Le Nouvelliste, « cette initiative du président ressemble à une provocation » qui a d'ailleurs suscité « mécontentement, colère et indignation » dans les rangs des parlementaires.

Au point que « certains sénateurs envisagent de faire obstacle à l'ouverture de cette session extraordinaire pour prouver au pouvoir exécutif que le Parlement peut aussi déroger à certaines obligations », rapporte Le Nouvelliste qui conclut : « Si tel est le cas, ce sera le début d'un bras de fer aux conséquences incalculables ».

Mais la vrai question qui se pose est la suivante : « pourquoi le gouvernement Lamothe ne veut-il pas rendre des comptes sur l'utilisation de ces fonds plus de huit mois après le passage du cyclone » ?

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