Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Trompettes, casseroles, sifflets… Le folklore habituel était présent pour cette troisième grande manifestation contre le gouvernement de la présidente Cristina Kirchner. Beaucoup de jeunes, mais aussi des gens plus âgés et des familles avec enfants convergent vers la place de Mai.
Le projet de réforme de la justice est la principale préoccupation. Mais la critique va bien au-delà, comme l'explique Silvina, une traductrice de 26 ans qui, dit-elle, se bat « pour la Constitution, parce que je veux une justice indépendante, parce que nous ne voulons plus de corruption ».
Pour Agustin, étudiant en droit, il s’agit d’une protestation citoyenne et non politique, contrairement à ce que dit le gouvernement, qui parle d’une manifestation de l’opposition en prélude aux législatives d’octobre : « Je suis contre la réforme, et surtout contre le contrôle par le gouvernement du conseil de la magistrature. Mais la manifestation est une chose, et les élections sont autre chose. Ici, il s’agit de se défendre pas à pas contre les avancées du gouvernement ».
Beaucoup d’Argentins rejettent la politique gouvernementale qu’ils jugent de plus en plus autoritaire. Le problème, c'est qu'ils ne font pas non plus confiance aux adversaires du pouvoir.